Un tract controversé à l’AFELC

«Kidnapping, sabotage, destruction de matériel institutionnel». Un tract distribué hier par le comité de mobilisation de l’Association facultaire des étudiants en langues et communication (AFELC) prône l’utilisation de moyens de pression extrémistes comme alternative à une grève générale. Le document a fait polémique sur les réseaux sociaux, tard hier soir.

L’association s’est rapidement dissociée des termes utilisés en affirmant n’avoir jamais autorisé sa publication.
La photo du document a eu rapidement droit à son heure de gloire sur le web, à tel point que l’AFELC a émis ses excuses pour ses «propos choquants» et sa «formulation maladroite» vers 23h15 sur sa page Facebook. Trente minutes plus tard, elle y confirmait que le document avait été publié sans l’approbation du conseil exécutif.

«Si nous refusons de participer à la grève générale et souhaitons tout de même bloquer la hausse, il faudra frapper fort – plus que le mouvement étudiant n’a jamais frappé», peut-on lire sur ledit document. Pour Elie Chakib Abou-Chacra, l’étudiant en économie à l’origine de la photo, il n’y pas d’excuse. «Les étudiants ne doivent pas afficher des positions extrémistes, on parle de crime ici. C’est une chose de manifester, mais la promotion d’actes illégaux est inacceptable.» Il affirme que même s’il ne fait pas partie de l’AFELC «des actions comme celle-là peuvent entrainer d’autres gens à faire la même chose».

Les réveils sont difficiles pour l’association, l’affaire ayant été reprise par quelques médias. «C’est regrettable que ça ait pris une ampleur aussi grande, mais pour l’instant on se concentre au rétablissement de la situation, explique Philippe P. Bellemare, responsable à la coordination de l’AFELC. On condamne les propos qui y sont inscrits et qui ont été faussement attribués à l’AFELC.»

Il confirme que le tract été distribué par des membres de l’AFELC, mais n’a pas pu fournir d’explications quant à comment il a pu passer entre les mailles du filet du conseil exécutif. «Le document n’a pas été vérifié, on a assumé qu’il était correct et représentait nos valeurs comme tous les autres. Ça aurait dû être fait», avoue Philippe P. Bellemare, qui affirme aussi ne toujours pas savoir qui est à l’origine de ces propos.

Le document s’est rendu dans les mains du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), qui indique s’intéresser sérieusement à la situation, depuis que le document leur a été envoyé. «Les gens s’inquiètent et c’est normal. On fait présentement des vérifications, indique Ian Lafrenière responsable-médias du SPVM. Notre objectif pour le moment est de ne pas faire de la publicité indue à cette association. Mais par le nombre d’appels que je reçois, je peux vous dire que les gens en parlent.» Avec une grève générale aux portes de plusieurs universités et cégep, le SPVM prévoit rester plus attentive à tous renseignements criminels ou conflictuels.

Du côté du Service à la vie étudiante, on n’affirme n’avoir rien vu passer. «L’UQAM est très préoccupée par la situation, on est en train de procéder avec une enquête. Selon ce qu’elle nous révèle, on prendra les mesures appropriées», explique Jennifer Desrochers, conseillère aux relations de presse de l’UQAM. Elle ne s’avance toutefois pas sur les possibles conséquences que l’association pourrait se voir imposer. En principe, toute distribution de tracts doit être approuvée par le Service de prévention et de sécurité, mais celui ci n’effectue aucune vérification du contenu, laissant cette responsabilité aux associations.

L’association organise, le 14 février prochain, un référendum afin de se positionner sur la question de la grève générale illimitée.

Crédit photo: Louis-Philippe Bourdeau

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