La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) suspendent les négociations avec le gouvernement après l’exclusion de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) par la ministre de l’Éducation Line Beauchamp mercredi après-midi.
Line Beauchamp accuse la CLASSE d’avoir brisé la trêve conditionnelle aux négociations en ayant fait la promotion sur son site internet de la manifestation de mardi soir qui a tourné au grabuge. «Je considère donc que la CLASSE s’exclut d’elle-même de la table de discussions», a déclaré la ministre mercredi après-midi en conférence de presse.
Par solidarité, la FECQ et la FEUQ suspendent les négociations avec Québec jusqu’à ce que la CLASSE puisse y reprendre part. Cette dernière a accepté la proposition réitérée par la FEUQ lui accordant deux sièges au sein de sa délégation.
La FEUQ qualifie l’exclusion de la CLASSE de prétexte pour ne pas avoir à aborder le sujet de l’augmentation des frais de scolarité. «C’est une porte de sortie pour ne pas avoir à discuter des enjeux réels», la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins. Après 40 heures de négociations, aucune proposition n’avait été faite de la part du gouvernement concernant les droits de scolarité.
«C’est le monde à l’envers et on devient un peu schizophrénique», se désole Martine Desjardins, en soulignant que la manifestation de mardi, jugée violente, était contre la CLASSE, qui, sans la condamner, s’en dissocie clairement. Cette «manif de nuit» a été organisée par l’Association générale étudiante du CEGEP du Vieux-Montréal (l’AGECVM).
La CLASSE croit que la solidarité des fédérations étudiantes vient faire dérailler la stratégie de la ministre Beauchamp. «On l’a beaucoup surpris en restant solidaire», explique le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois. La proposition de la FEUQ a été bien accueillie par la Coalition. «La FEUQ a été très claire que la place qu’elle nous offrait était inconditionnelle», précise-t-il.
Le comité de négociation de la CLASSE a publié mercredi un communiqué faisant état des négociations. Jusqu’alors, seule une offre concernant l’aide financière aux études, l’assurance-qualité et la gestion universitaire avait été émise par le gouvernement et rejetée en bloc par l’opposition étudiante. «Nous avons appris par la suite que le comité de négociation du gouvernement n’avait pas de mandat pour discuter de frais de scolarité avec nous», déplore le communiqué.
Du côté du ministère de l’Éducation, on refuse toujours de commenter le possible retour de la CLASSE sous l’égide de FEUQ à la table des négociations.
Une manifestation spontanée a eu lieu à Québec sur la colline parlementaire pour protester contre l’exclusion de la CLASSE mercredi après-midi. De plus, une manifestation organisée le soir-même par l’Association facultaire étudiante de science politique et droit de l’UQAM a mené à 85 arrestations, alors qu’elle a été déclarée illégale après 45 minutes. Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de Montréal jusqu’aux alentours de minuit.
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