Police Des Mœurs, ou l’absence de naïveté

Le groupe montréalais Police Des Moeurs fait un retour avec son deuxième album complet, Ceux qui restent. Le trio offre un opus de quarante minutes, qui regorge d’influence électropop, new wave et postpunk, non sans rappeler le groupe Depeche Mode ou même Ladytron. Une oeuvre audacieuse qui, par moments, manque toutefois d’harmonie.

Ceux Qui Restent est un album sobre et distant dans lequel le groupe traite de la pérennité des relations interpersonnelles, et de la difficulté à réaliser dans un monde où les assises sont floues. En soit, la monotonie dans les rythmes électroniques et les lourds synthétiseurs crée une communion fort intéressante avec les paroles. «Je reviendrais demain, je reviendrais au printemps», chante Christine sur la pièce Première neige. Les voix sont toujours soumises à un effet prononcé d’écho, ce qui ajoute une plaisante dose d’émotion au lyrisme. L’authenticité de l’album se traduit aussi dans l’alternance des chants entre Christine et Francis Dugas. «Le moment présent, et celui qu’on manque» murmurent-ils en accord sur la chanson Un voyage.

En contrepartie, l’album perd un peu de sa cohérence dans le dernier tiers. La huitième pièce de l’album, Je te vois, détonne en ce sens où Police des Moeurs dévie de ses intentions initiales. «Je vois tout toujours, et je vois bien que tu me vois aussi», dénonce Francis Dugas au sujet de l’intrusion quotidienne des appareils de surveillance. La pièce Profondeurs émouvante est plus axée vers l’électrodance, alors que Inquiétantes étrangetés est carrément expérimentale. Toutes deux sont instrumentales, un choix étonnant considérant la qualité des textes.

Somme toute, Ceux qui restent est un album concis, empreint d’une maturité artistique, et il faut saluer l’aspect distinct d’un groupe qui, espérons-le, est sur la scène pour de bon.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *