Un premier pas nécessaire vers un véritable dialogue pan-universitaire

Dans une note envoyée à l’ensemble de la communauté universitaire le jeudi 8 octobre, le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, réitérait son souhait de «poursuivre ses échanges avec la communauté uquamienne sur les grands enjeux d’avenir de l’institution et les perspectives de développement à privilégier». Rien de surprenant dans cette déclaration, puisque M. Proulx la répète depuis le début de son mandat en janvier 2013.

Or, pour pouvoir échanger sur ces sujets, la communauté uqamienne doit être au fait des derniers développements et plus spécifiquement ceux concernant le budget pour l’année à venir. En ce moment, l’information, parcellaire, concernant ce sujet, nous parvient par ces courriels que l’administration achemine à tous les étudiants de l’UQAM.

Le Montréal Campus a tenté d’obtenir ce budget, adopté lors de la séance du 28 avril du Conseil d’administration de l’UQAM, par le biais d’une demande d’accès à linformation en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Sans surprise, nous nous sommes butés, deux fois plutôt qu’une, à une fin de non-recevoir : l’administration de l’université ne partagerait pas ces informations. Pourtant, aux dernières nouvelles, l’UQAM était encore un organisme public.

Dans la décision rendue par le responsable de l’accès aux documents et de la protection des renseignements personnels de l’UQAM, Normand Petitclerc, on retrouve quelques arguments assez surprenants pour justifier le refus de transmettre ces renseignements.

Les documents demandés, soit «le budget de l’UQAM pour l’année 2015-2016 tel quadopté par le Conseil d’administration le 28 avril 2015», représenteraient : «un secret industriel qui lui appartient [], dont la divulgation risquerait vraisemblablement d’entraver une négociation en vue de la conclusion d’un contrat, de causer une perte à l’organisme ou de procurer un avantage appréciable à une autre personne».

Soit, nous comprenons que l’UQAM est en négociation pour le renouvèlement des conventions collectives du SPUQ*, du SCCUQ** et du SETUE***. Le seul hic, nous savons que ces syndicats ont en leur possession ces documents. Qu’est-ce que l’UQAM a alors à cacher?

Pour l’exemple, il suffit de taper les mots «budget 2015-2016 Université de Montréal» pour trouver un aperçu détaillé des revenus et dépenses d’un des établissements concurrents de l’UQAM sur l’île de Montréal.

Si le recteur souhaite réellement collaborer avec la communauté universitaire pour trouver des solutions aux enjeux budgétaires, il se doit d’abord d’adopter une démarche plus transparente. La mise en ligne du budget et des procès verbaux pourrait être une première étape vers une plus grande ouverture du Conseil d’administration, instance suprême de lUQAM.

*Syndicat des professeurs de l’UQAM

**Syndicat des chargés de cours de l’UQAM

***Syndicat des étudiants employés de lUQAM

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