Un raccourci vers le C.A.

La Commission des études a rejeté à majorité le printemps dernier une proposition de réorganisation de la direction à l’UQAM. Malgré ce refus, le Conseil d’administration de l’université s’est quand même penché sur le sujet.

En général, un projet doit être étudié à la Commission des études et être adopté avant de passer aux mains du Conseil d’administration. Les nouveaux changements à la direction de l’université n’ont pourtant pas été préalablement entérinés par la Commission des études, comme en témoigne le résultat d’un vote tenu le 12 mai dernier.

Après l’avoir étudiée, le C.A. a finalement adopté cette résolution qui est entrée en vigueur le 1 juillet. Une semaine plus tard, les étudiants ont reçu un courriel signé par le recteur de l’université Robert Proulx, également l’instigateur de cette réforme, dans le but d’expliquer les différents changements fait à l’administration. «Réfléchie de manière à ne pas engendrer de coûts supplémentaires, voire à réaliser des économies, elle s’appuie sur des principes d’efficience et de cohérence institutionnelle», peut-on lire comme justification dans le message datant du 8 juillet.

Les modifications amenées à la structure ont pour effet de rattacher les doyens et doyennes de faculté au rectorat, d’abolir les postes de Vice-rectorat à la vie universitaire et de Vice-rectorat aux Études et à la vie étudiante, ainsi que de créer un poste de Vice-rectorat au Développement. «Avec cette réorganisation, la Direction participe à l’effort de compressions subies par l’UQAM, la nouvelle structure comptant désormais 5 postes de vice-recteur(trice)s», résume la porte-parole de l’UQAM, Jenny Desrochers, dans un échange de courriels.

Ce ne serait pas la première fois que le Conseil d’administration se penche sur une question qui a été rejetée ou qui n’a pas fini d’être traitée à la Commission, selon la commissaire étudiante Nancy Labonté. «À chaque fois que cela arrive, c’est la preuve pour moi que la Commission n’a plus vraiment de poids dans les décisions qui sont prises à l’UQAM», explique-t-elle.

Des inquiétudes face au projet

D’après cette dernière, la Commission des études n’est pas nécessairement contre une restructuration, mais avait des préoccupations par rapport à la proposition présentée. «Nous aurions aimé que la nouvelle structure soit plus étudiée et que le processus de développement du projet soit plus participatif, car de la façon dont c’était présenté ça semblait seulement être l’idée du recteur et de son équipe de direction», nuance la commissaire.

À la suite de son abolition, une grande partie des compétences du Vice-rectorat aux Études et à la vie étudiante ont été octroyées au Vice-rectorat à la vie académique. «Une des préoccupations que nous avions avec le nouvel organigramme était qu’il rendait la tâche du vice-recteur ou de la vice-rectrice à la vie académique très lourde», indique Nancy Labonté. Questionnée à savoir si plus d’une personne pouvait occuper le poste vu l’allongement de la liste des tâches, la porte-parole de l’UQAM, Jenny Desrochers confirme qu’une seule personne aura ce poste.

Un doyen optimiste

En ce qui concerne la transformation du rôle des doyens, ces derniers devraient dorénavant avoir un lien plus direct avec le recteur pour pouvoir porter des projets qui leur tiennent à c , estime le doyen de la Faculté de communication de l’Université, Pierre Mongeau. «Avant, pour voir le recteur, je devais prendre rendez-vous, bien sûr sa porte m’était toujours ouverte, mais je devais avoir une bonne raison pour aller lui parler. Maintenant, nous allons avoir des réunions avec le comité de direction, alors ce sera plus facile de lui parler des enjeux qui nous touchent», explique-t-il.

L’ancien professeur se dit plutôt favorable à la réorganisation de l’administration puisque cela permettra, selon lui , de prendre en compte les spécificités des facultés de l’établissement. «Je vais pouvoir emmener la voix de ceux qui sont sur le terrain à la direction. Les sept facultés ont des préoccupations distinctes, alors on va se faire entendre et voir si cela marche avec la vision d’ensemble de la direction de l’UQAM», soutient-il.

Selon Pierre Mongeau, les doyens se rapprochent du rectorat, mais cela ne veut pas dire qu’ils devront toujours être d’accord avec les décisions finales qu’il prend. «On relève peut-être désormais du recteur, mais il ne peut pas me démettre de mes fonctions. Je me dois d’être redevable envers les étudiants, les employés et les professeurs de la faculté parce que ce sont eux qui m’ont élu», analyse le doyen.

S’il se montre optimiste face à ce changement, Pierre Mongeau désire attendre avant de juger véritablement l’impact de ces modifications. «C’est difficile d’évaluer la situation, c’est entré en vigueur il n’y a pas si longtemps. Pour l’instant ça semble prometteur, mais on verra dans un an à quel point le recteur écoute nos conseils», conclut-il.

 

 

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