Solidarité pour les étudiants menacés d’expulsion

Les neuf étudiants menacés d’expulsion par l’UQAM ont reçu l’appui de quelques centaines de personnes lors d’un rassemblement organisé devant le pavillon Athanase-David le 27 mars.

Les manifestants réclamaient, entre autres, l’arrêt des procédures visant à suspendre ces étudiants pour la durée d’une année. Certains d’entre eux risquent d’être bannis de l’université définitivement. Le ralliement était organisé par le groupe Vidéosurveillance à l’UQAM qui s’oppose notamment à l’installation de caméras sur le campus.

Quelques membres de la communauté étudiante, dont Justine Boulanger, elle-même visée par les sanctions, ont dénoncé la décision de l’administration. Selon cette dernière, la mobilisation continuera jusqu’à ce que «les accusations soient totalement abandonnées par l’UQAM». Elle souhaite également que d’autres associations étudiantes emboîtent le pas à l’ABICEP* et à l’AFESH* qui ont adopté un mandat de grève générale illimitée en soutien aux étudiants menacés d’expulsion ou de suspension. La résolution des étudiants en sciences humaines stipule, entre autres, «que l’AFESH soit en grève tant et aussi longtemps que des étudiants seront l’objet d’expulsion ou de menaces d’expulsion politique, ou de judiciarisation en lien avec les mandats de l’AFESH».

Le Syndicat des professeurs de l’UQAM et le Syndicat des chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ) ont profité de l’occasion pour réitérer leur position en faveur des étudiants visés par les sanctions. Lors de sa prise de parole, la présidente du SCCUQ, Marie Blais, a également critiqué la position du recteur de l’université, Robert Proulx. «On se demande si le recteur ne s’est pas aplati devant le gouvernement. Il ne défend pas clairement sa communauté», a-t-elle affirmé, sous les acclamations des manifestants. Elle s’est également opposée à la présence «accrue» de gardiens de sécurité lors des levées de cours qui, selon elle, se sont pourtant «bien déroulées».

La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, présente au rassemblement, s’interroge sur plusieurs aspects qui ont mené la direction à prendre cette décision. «Comment se fait-il que des étudiants, qui ont des mandats d’associations étudiantes, se voient reprocher des actions deux ans plus tard? Pourquoi au moment où les étudiants exigent que l‘austérité n’ait pas d’impact sur leur université, le recteur les menace d’expulsion?» se demande la représentante de Québec solidaire.

Un contingent d’étudiants a par la suite déambulé à travers les corridors de l’UQAM en scandant des slogans comme «De l’argent, y’en a dans les poches du rectorat» ou «Le rectorat nous fait la guerre, guerre au rectorat». Dans le pavillon Judith-Jasmin, certains étudiants ont couvert des caméras de sécurité avec de la peinture en aérosol. L’administration de l’université n’a pas souhaité émettre de commentaires au sujet des menaces d’expulsions portées envers les neuf étudiants.

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*ABICEP: Association des baccalauréats interdisciplinaires des champs d’études politiques

*AFESH: Association facultaire étudiante des sciences humaines

 

Crédit photos: Alexis Boulianne

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