Pour une justice plus accessible

Militant pour l’accès à l’aide juridique pour l’ensemble de la population, le groupe Pro bono UQAM est composé d’une quarantaine d’étudiants en sciences juridiques de l’UQAM. Chaque semaine, les bénévoles offrent des ateliers d’information sur les droits civils dans une vingtaine d’organismes de la région de Montréal.
 
 
Le marché de l’aide juridique au Québec est saturé. Une étude de la Coalition pour l’accès à l’aide juridique et du Barreau du Québec rapporte que le seuil d’admissibilité pour une personne seule est de 12 844$ brut par année, soit 65% du salaire minimum. Cette année, les deux groupes ont invité le ministère de la justice à majorer les seuils d’admissibilité en fonction du salaire minimum et des revenus mensuels d’une personne. Mais, selon le rapport du Barreau du Québec, le gouvernement n’envisage pas de plan de réforme. Des initiatives comme Pro bono UQAM sont donc nécessaires pour aider les citoyens les plus démunis à accéder au système de justice.
 
Le programme uqamien est chapeauté par le Réseau national d’étudiants pro bono, dont les groupes se retrouvent d’un bout à l’autre du pays. Ce réseau a été fondé en 1996 à l’Université de Toronto. Depuis 2006, le groupe Pro bono UQAM permet aux étudiants du baccalauréat en sciences juridiques de réaliser des stages dans des organismes de la métropole.  Les participants dédient ainsi trois à cinq heures par semaine à cette activité bénévole.
 
Pendant une année complète, ils offrent des ateliers d’informations et de vulgarisation sur des questions juridiques à l’organisme auquel ils sont jumelés. Tous les étudiants sont supervisés par un avocat ou un notaire pro bono, c’est-à-dire bénévole. L’Association du Barreau canadien encourage d’ailleurs ses membres à effectuer 50 heures de travail pro bono par année, mais aucune mesure légale ne les y oblige.
 
Les stages offerts par Pro bono UQAM sensibilisent les participants au problème d’accessibilité à la justice et à l’importance du bénévolat. «Le travail pro bono familiarise avec certaines manières d’approcher le droit qu’on n’apprend pas nécessairement dans les cours», remarque Gaël Morin-Greene, finissant au baccalauréat en sciences juridiques.
 
L’un des mandats de Pro bono UQAM est d’aider les organismes communautaires à défendre les droits de leurs bénéficiaires. «Nos capacités sont limitées, mais on fait ce qu’on peut, témoigne Aurore Brun, étudiante en sciences juridiques à l’UQAM. Souvent, dans des organismes sous-financés et débordés, un peu d’aide fait toute une différence.» L’aspirante avocate effectue présentement son stage chez Stella, organisme qui défend les droits des travailleuses du sexe.
 
La faculté de sciences politiques et droit de l’UQAM gère aussi une clinique juridique.  Elle offre des conseils individuels à tout citoyen qui a une question en lien avec ses droits. «La clinique reçoit des appels continuels alors qu’elle n’offre même pas ouvertement ses services, rapporte Marie-Claude P. Bélair, coordonatrice de Pro bono UQAM.  Cela démontre que le besoin existe.»
 
La faculté réclame plus d’investissements dans l’aide juridique de la part des différents paliers de gouvernement. «Ce qu’on veut, c’est que l’État facilite l’accès à la justice et qu’il majore les seuils d’admissibilité. On ne veut pas que se soient seulement des initiatives comme Pro Bono qui comblent les besoins grandissants», précise la jeune coordonatrice du programme. 

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