Tenter de faire pencher la balance

L’heure est au bilan pour les deux représentantes des étudiants au Conseil d’administration (CA) de l’UQAM, Charlotte Guay-Dussault et Stéphanie Bernier. Après deux ans à défendre les intérêts des étudiants à la plus haute instance de l’Université du peuple, les deux jeunes femmes portent un regard critique sur le poids des étudiants dans les décisions du CA.
 
 
«C’était compliqué au début, explique Stéphanie Bernier, coordonnatrice de l’Association Facultaire des Étudiants en Arts (AFEA). Ça ne faisait qu’un an que j’étais impliquée à l’association et je ne m’étais jamais impliquée dans un comité de l’UQAM.» Le CA est composé de dix-sept membres: le recteur de l’université, Claude Corbo, qui agit à titre de président et seize représentants de différents groupes (direction, professeurs, étudiants, diplômés, représentants du milieu des affaires et du milieu communautaire de la région, etc.). Le rôle de cette instance est de juger les recommandations qui leur sont transmises par les autres comités de l’institution, notamment la Commission des Études.
 
Malgré leur motivation, les deux étudiantes ont constaté qu’il n’est pas aisé de laisser sa marque au CA. «Ils nous écoutent, mais est-ce qu’ils nous entendent?» se demande Charlotte Guay-Dussault, étudiante à la maîtrise en science politique impliquée dans les différentes associations de la Faculté de science politique et de droit depuis 2005. Elle constate que les étudiants ont peu de poids lors des votes au CA. «On a posé des questions qui ont permis aux étudiants de prendre des positions plus claires, mais le problème c’est que la direction est juge et partie. C’est démocratique tant qu’on appuie ses positions.» La représentante sortante est toutefois heureuse d’avoir pu faire valoir la position des étudiants à plusieurs reprises lors des discussions du CA. «On a notamment eu de bonnes discussions sur le projet de loi sur la gouvernance dans les universités», souligne Charlotte Guay-Dussault. Les étudiants, tout comme les professeurs, réclamaient alors plusieurs amendements au projet de loi 38 visant à assurer plus de transparence dans la gestion des universités québécoises. Les étudiants s’opposaient entre autres à ce que les conseils d’administration des universités soient constitués à 60% de membres dits «indépendants de la communauté universitaire».
 
Comme sa collègue, Stéphanie Bernier se désole du manque de poids des étudiants lors des réunions du CA. «On fait ce qu’on peut, mais la représentation étudiante est tellement faible que ça ne change pas grand-chose. On aimerait tous faire une différence, mais ce n’est peut-être pas la meilleure instance pour se faire entendre.» Si les étudiants disposent de 12% des voix, les représentants extérieurs à la communauté uqamienne possèdent quant à eux 30% des votes.
 
Malgré tout, Charlotte Guay-Dussault et Stéphanie Bernier demeurent convaincues de la pertinence d’une présence étudiante au CA. «Non seulement c’est indispensable, argue Charlotte Guay-Dussault, mais c’est aussi important qu’ils soient en lien avec les associations facultaires. Ceux qui étaient là avant nous n’étaient pas en contact avec les associations et prenaient des décisions qui ne cadraient pas avec la volonté étudiante.»
 
L’élection de nouveaux représentants étudiants aura lieu par Omnivox, le portail Web utilisé par l’Université pour consulter ses étudiants, du 15 au 22 février 2011. Par la suite, les noms des élus seront transmis au gouvernement du Québec pour approbation. Les deux jeunes femmes assureront la transition en attendant la nomination officielle de leurs successeurs. Elles préviennent d’ailleurs ces derniers qu’ils devront surveiller certains dossiers, dont celui du plan directeur de l’immobilier qui retient l’attention de Stéphanie Bernier. «L’UQAM veut augmenter sa population étudiante, mais ça va la forcer à trouver des locaux. Peut-être que l’Université va être forcée d’en louer. C’est donc un dossier à surveiller.»

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