Un projet de loi controversé

Les présidents de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et du Conseil national des cycles supérieurs (CNCS-FEUQ) s’opposent au projet de loi 130. Ce dernier fusionnerait trois fonds de recherche publique et abolirait le Conseil permanent de la jeunesse (CPJ).
 
 
Le texte proposé par Michelle Courchesne, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, propose l’abolition ou la fusion de vingt-huit organismes gouvernementaux et ministères dans le cadre du Plan d’action 2010-2014 du gouvernement pour la réduction et le contrôle des dépenses. 
La FEUQ et la CNCS-FEUQ ne voient pas d’un bon œil la fusion des trois fonds de recherche publique subventionnaires provinciaux (le Fonds québécois de la recherche sur la nature et la technologie, le Fonds de recherche sur la société et la culture et le Fonds de la recherche en santé). Ils craignent que les jeunes ne soient pas représentés au conseil d’administration du nouveau fonds, baptisé Fonds recherche Québec. Le projet de loi, sous sa forme actuelle, ne garantit aucun siège à des membres de la relève scientifique, puisque le texte de loi explique que les membres du conseil d’administration seront choisis en fonction de leur expérience. «Les étudiants font de la recherche de qualité grâce aux trois fonds, explique Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ. Il devrait donc être normal qu’ils soient mis à l’avant dans la prise de décisions.» La Fédération souhaite aussi que l’argent économisé grâce à la fusion soit réinvesti dans des bourses destinées aux étudiants.
L’abolition du Conseil permanent de la jeunesse inquiète également la FEUQ. «Le CPJ est le seul organisme pour des jeunes et dirigé par des jeunes, affirme Louis-Philippe Savoie. Il assure une voix autonome et forte au sein du gouvernement.»
Chamboulements inutiles
Selon les dires de la ministre Courschesne, la fusion des trois fonds de recherche et l’abolition du CPJ représenterait une économie de 1 300 000$ pour les contribuables Québécois. «Il s’agit d’économies de bout de chandelle», déclare Louis-Philippe Savoie. Selon lui, le projet de loi chamboule l’organigramme gouvernemental pour peu d’argent. 
François Bonnardel, député adéquiste de Shefford et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances, abonde en ce sens. «La loi 130 est une perte de temps. On ne s’y prend pas de la bonne manière.» Il est d’avis que le gouvernement aurait dû réduire les budgets respectifs des organismes au lieu de les fusionner ou de les abolir.
 
Même s’il se dit contre les mesures de la loi 130, François Bonnardel rappelle toutefois que le but premier du gouvernement est une réduction des dépenses. «Il est évident que la FEUQ ne veut pas de coupures, mais tout le monde devra faire sa part pour arriver à l’équilibre budgétaire.»
Le député juge par ailleurs que les présidents de la FEUQ et de la CNSC-FEUQ ont fait bonne impression lors de leur passage à l’Assemblée nationale pour les audiences publiques, le 19 janvier dernier. Louis-Philippe Savoie se dit, pour sa part, satisfait de l’écoute dont ont fait preuve les parlementaires. «Il y a eu une bonne réception de leur part», explique-t-il. 
 
Les consultations auprès des organismes impliqués dans le projet de loi se termineront lundi, le 7 février, après quoi l’Assemblée nationale passera au vote.

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