L’Étudiante et la Ministre

fable de la dette étudiante*

Gabrièle Briggs

L’étudiante
Ayant travaillé tout l’été
Se trouva pourtant dépourvue
Lorsque l’école fut venue.

Insuffisant, le petit magot
Pour les livres et payer l’Hydro.
Elle alla crier famine
Chez la ministre, sa «copine»
La priant de lui prêter
Quelques grains pour subsister
Jusqu’à la session nouvelle.
«Je vous rembourserai, lui dit-elle,
Formation finie, promis
Frais de 6% compris.»
La ministre est bien prêteuse,
Mais pas donneuse plus qu’il ne faut.
«Que faisiez-vous au temps chaud?»
Dit-elle six mois plus tard, à son emprunteuse.
«Nuit et jour, à tout venant
Je travaillais, ne vous déplaise.»
«Vous travailliez? j‘en suis fort aise
Eh bien, payez maintenant!»

 

Cette petite parabole, me fait prendre conscience qu’au temps de Jean de la Fontaine la cigale pouvait encore festoyer tout l’été avant de dépérir de par son insouciance, puis subir, à juste titre, le courroux de la fourmi. Alors qu’aujourd’hui, même à travailler tout l’été, nombre de cigales étudiantes doivent s’endetter pour survivre à l’année. Treize milliards ainsi accumulés… Ah, que les temps sont injustes.

*Inspirée de La Cigale et la Fourmi, de Jean de La Fontaine

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