La politique 16 attendra le printemps

Les problèmes entourant le harcèlement sexuel ne sont pas près de prendre fin à l’Université, les travaux du comité de révision de la politique 16 de l’UQAM étant en pause de manière prolongée depuis le début du mois de janvier.

Plus d’une centaine de personnes rattachées à l’UQAM ont signé la semaine dernière une lettre s’adressant au recteur Robert Proulx, lui demandant de prendre la question du harcèlement sexuel plus au sérieux. Dans la missive provenant du Collectif opposé au sexisme à l’UQAM, on peut lire que le secrétaire général de l’UQAM, Normand Petitclerc, aurait déclaré en réunion du Conseil d’administration que la réforme de la politique 16 contre le harcèlement sexuel serait prête pour le mois d’avril. Une nouvelle qui aurait étonné la professeure au Département de science politique et membre siégeant sur le comité de révision de la politique 16, Geneviève Pagé, aussi signataire de cette lettre, vu l’annulation des réunions du comité depuis janvier.

Ces annulations résulteraient du remplacement de la directrice du Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement (BIPH). Or, depuis l’arrivée en poste de Maude Rousseau en février, aucune réunion n’a eu lieu. «Elle [l’ancienne directrice] est partie le 25 [janvier], moi je suis arrivée à la fin du mois de février. La directrice du Bureau préside les comités, donc il faut que je comprenne bien le contenu des différentes politiques et où on en est rendu. Donc, en mai, on sera prêt à reprendre», explique Maude Rousseau.

Pourtant selon Geneviève Pagé, la présence ou l’absence de la directrice n’a jamais influencé l’arrêt ou l’avancement des travaux du comité auparavant. «Ce qu’il faut comprendre, c’est que la directrice du bureau, elle était là seulement quand ça convenait à son horaire et ça ne nous a jamais empêché de travailler», souligne-t-elle. 

Le comité qui voit à la refonte de la politique 16 est formé de quatre étudiants, deux représentantes des professeurs, deux représentantes des chargés de cours, deux membres du SETUE, deux membres du SEUQAM, deux représentants des cadres, deux représentants de l’Association des employées, employés non syndiqués de l’UQAM et de la directrice du BIPH. Ponctuellement, des spécialistes sont aussi invités.

Un départ contesté

Professeurs, chargés de cours, étudiants, agents de recherche et employés ont également uni leur voix dans la lettre pour dénoncer le non-renouvellement du contrat de l’intervenante en relation d’aide spécialisée en intervention auprès des victimes d’agression sexuelle, Audray Lemay. «C’est quelque chose qui était apparu comme prioritaire il y a deux ans. Le non-renouvellement de ce contrat a été pour nous un point de rupture», explique Geneviève Pagé.

De son côté, la nouvelle directrice du BIPH a dit préférer ne pas prendre position. «C’était un contrat et, pour des raisons budgétaires, la direction a décidé de ne pas le renouveler, explique Maude Rousseau. Je pense qu’on n’a jamais assez de ressources. Tant mieux quand on a les moyens de se payer ces belles ressources-là, mais on va faire en sorte que tout ce qui a été mis de l’avant par Audray Lemay se poursuive.»

La nouvelle directrice du BIPH s’est dite stimulée de «faire partie de cette réflexion qui se vit à l’UQAM». En attendant la reprise des travaux du comité de révision de la politique 16, le rapport annuel du BIPH sortira le 26 avril 2016.

Photo : Félix Deschênes

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