Visite-surprise d’étudiants au ministère de l’Éducation

Plusieurs employés du 600 rue Fullum, à Montréal, ont dû rebrousser chemin ce vendredi matin, à leur arrivée au travail. Une dizaine d’étudiants bravant la pluie ont bloqué, dès 8h, l’accès à l’édifice où logent les bureaux montréalais du ministère de l’Éducation (MELS).

La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), qui regroupe environ 60 000 membres à travers le Québec, est derrière cette initiative, qui vise à dénoncer l’augmentation des frais de scolarité. «On veut démontrer avec cette action que le projet du gouvernement va aussi bloquer l’accès à l’université à des milliers d’étudiants. Donc, tant que le gouvernement ne reculera pas sur sa décision, nous bloquerons ses bureaux», a déclaré une porte-parole de la CLASSE, Jeanne Reynolds.

L’action de perturbation à laquelle environ 200 étudiants ont participé s’est terminée vers 11h, après trois heures de blocage, à la suite de la fermeture des bureaux du MELS pour la journée. La température pluvieuse a aussi poussé les organisateurs à ne pas rester jusqu’en fin de journée.

Une forte présence policière assurait la sécurité aux abords de l’immeuble. L’atmosphère au début de l’action de perturbation aurait été plutôt tendue avec les policiers, mais l’évènement a pris par la suite une tournure plutôt festive, explique la porte-parole. Les étudiants étaient dispersés en groupe sur la portion fermée à la circulation de la rue Fullum et manifestaient pacifiquement, banderoles à la main et sous fond de musique entraînante. À leur arrivée au bureau, la réaction des employés vis-à-vis la présence étudiante était partagée, selon Jeanne Reynolds. «Certains employés voulaient passer, alors que d’autres étaient solidaires à la cause et comprenaient.»

Elle confirme que d’autres actions de perturbation et une manifestation le 22 mars sont à prévoir si le gouvernement ne désire pas rencontrer la Coalition. La CLASSE menace d’ailleurs de déclencher une grève générale illimitée d’ici un mois si l’augmentation va de l’avant. «Depuis près de deux ans, nous multiplions les manifestations et les actions contre la hausse des frais de scolarité. Notre patience a des limites», soutient l’autre porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois. Jusqu’à maintenant, cinq associations membres, regroupant près de 7 000 membres, ont un mandat de grève conditionnel à l’atteinte d’un plancher de grève. Elles attendent que deux autres associations rejoignent leurs rangs – et qu’au moins 20 000 étudiants se soient prononcés en faveur – pour déclencher cette grève.

Rappelons que le dernier budget Bachand annonce une augmentation, dès la session d’automne 2012, de 1625 $ sur cinq ans, soit 325 $ par année. Il en coûtera donc 3793 $ en 2016 par année pour étudier, au lieu des 2160 $ actuels.

Crédit photos: Frédéric Lacroix-Couture

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