Le mouvement étudiant se mobilise face à l’urgence climatique

L’UQAM a rejoint le collectif pour l’environnement La Planète s’invite à l’Université. Une première rencontre réunissant dix étudiants et étudiantes de l’université du Quartier latin a eu lieu lundi dernier pour planifier la première grève climatique étudiante au Québec, prévue le 15 mars.

Après deux marches pour l’environnement ayant attiré plus de 50 000 participants et participantes à l’automne, le collectif La Planète s’invite au Parlement fait des vagues au sein des universités et des cégeps. L’implication étudiante, « on attendait ça depuis le début », répond joyeusement Geneviève Tardif, membre responsable des réseaux sociaux du mouvement.

À l’UQAM, lors de la première réunion de La Planète s’invite à l’Université, les membres se sont assuré(e)s que leur message circule entre les différentes associations étudiantes et que la communication soit fluide entre les institutions d’enseignement. Les revendications spécifiques à l’UQAM seront définies lundi matin.

Quelques centaines de jeunes du secondaire ont fait une première grève pour le climat vendredi dernier. Ils et elles sont allé(e)s manifester dans les rues de Montréal et comptent faire de même chaque semaine grâce à l’événement hebdomadaire « Vendredi pour le futur ». Plus de 2400 signataires de la pétition du collectif « Profs pour la planète » appuient ces jeunes et souhaitent les imiter.

« Une de nos membres, enseignante de maternelle, demandera aux commissaires de la Commission scolaire de Montréal d’adopter la Déclaration d’urgence climatique, de ne pas faire obstacle au mouvement “Vendredi pour le futur“ du secondaire et, éventuellement, du primaire, et de permettre au personnel d’appuyer les élèves en grève », annonce Mme Tardif.

Une initiative bien accueillie

Le metteur en scène et instigateur du Pacte pour la transition écologique, Dominic Champagne, se sent « extrêmement enchanté et inspiré de voir les étudiants se réveiller ». Quelques semaines plus tôt, il se demandait : « Elle est où notre Greta Thunberg ? », en faisant référence à cette militante suédoise de 15 ans qui a exigé aux membres de la COP24 d’agir contre les changements climatiques.

Malgré plus de 260 000 signatures au Pacte, le premier ministre François Legault a rejeté le 7 février la motion pour un projet de loi sur le respect des obligations climatiques du Québec. « On est extrêmement déçus, mais en même temps, pas tellement surpris », lance Geneviève Tardif.

Rappelons que les porteurs et les porteuses du mouvement demandent au gouvernement d’appliquer un projet de loi similaire à celui revendiqué par le Pacte, mais plus audacieux, en ciblant une baisse des gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030, par rapport à 2010. Ces objectifs correspondent au taux fixé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, confirme l’étudiante à l’Université de Montréal Alizée Girard, membre fondatrice de La Planète s’invite à l’Université.

De son côté, M. Champagne continuera de s’investir dans la cause, sachant qu’au gouvernement, « la porte n’est pas complètement fermée ». « La grande différence va se faire dans l’engagement des étudiants et de la société civile », résume celui qui a entrepris une tournée dans les cégeps pour rallier les jeunes à la cause climatique.

Des demandes qui s’entrechoquent ?

Alors que le mouvement pour la rémunération des stages fait son chemin en parallèle, Mme Girard estime qu’il est « très important de ne pas leur nuire ». « On tente d’entrer en communication avec eux pour allier nos luttes », ajoute l’étudiante à la maîtrise en biologie. À l’UQAM, une lettre sera présentée sous peu au Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE).

« On espère un printemps chaud », lâche Mme Tardif en faisant allusion à la réponse à l’appel international de grève étudiante du 15 mars et à la grande manifestation pour le climat prévue la dernière journée de la Semaine de la Terre, le 27 avril. Une lettre adressée jeudi au premier ministre François Legault par trois membres du collectif La Planète s’invite au Parlement annonce clairement leurs intentions : ils et elles ne baisseront pas les bras devant l’urgence climatique.

photo: LUDOVIC THÉBERGE ARCHIVES MONTRÉAL CAMPUS

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