Pour dénoncer les arrestations et les expulsions d’étudiants à l’UQAM, quelques centaines de personnes se sont rassemblées le 10 avril au soir au Carré Saint-Louis. La foule a rapidement été dispersée par les forces policières.
Vers 21h, les manifestants se sont dirigés à l’est pour emprunter la rue Henri-Julien. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déclaré que le rassemblement était illégal dès que la marche eut parcouru une centaine de mètres puisque l’itinéraire n’avait pas été remis. La présence policière était importante et la tension était palpable au sein des manifestants pour la plupart outrés des derniers évènements qui se sont déroulés à l’UQAM.
Un étudiant de l’Association étudiante des modules en science politique de l’UQAM préférant conserver l’anonymat s’était déplacé avec les violences vécues à l’université comme motif. «Ce n’est pas en rentrant l’antiémeute dans l’école que ça va régler quoique ce soit, a-t-il affirmé. Établir un nouveau dialogue serait la solution. Le recteur devrait s’asseoir et discuter avec les autres acteurs de l’université.» Des étudiants de l’Université de Montréal (UdeM) en soutien à leurs collègues de l’UQAM étaient présents lors de cette manifestation. «Le fait qu’il y ait des policiers dans une université, c’est inacceptable compte tenu de ce que cela représente comme institution», a martelé l’étudiant en philosophie à l’UdeM, Félix Vincent Ardea.
Peu après le début de la manifestation, les forces policières ont rapidement cerné le groupe qui arrivait sur la rue Sherbrooke à proximité du complexe de condominiums de la place Gilles-Carle. Les manifestants surpris se sont vite dispersés en deux groupes, l’un a continué de marcher vers la rue Saint-Denis et l’autre a rebroussé chemin pour aller vers le Carré Saint-Louis. De là, les manifestants ont emprunté la rue Prince-Arthur pour aller rejoindre le boulevard Saint-Laurent où plusieurs voitures du SPVM ainsi que des policiers antiémeute les attendaient. Au coin des rues Saint-Laurent et Sherbrooke, la confusion régnait au sein des manifestants qui ne voyaient que des gyrophares et des policiers à vélo. Plusieurs craignaient la formation d’une souricière ou de se faire arrêter sur le trottoir.
Vers 21h30, la manifestation était fragmentée en plusieurs petits groupes et au moins deux souricières s’étaient refermées sur Saint-Laurent au coin des rues Guilbault et Milton. «Le climat de répression ne fait qu’augmenter de jour en jour, a commenté une étudiante en sociologie à l’UQAM croisée à la fin de la soirée. Cela fait huit manifestations auxquelles je participe cette semaine et c’est de pire en pire.»
À 22h, le SPVM déclarait sur son compte Twitter être toujours sur la rue Saint-Laurent avec les deux groupes interpelés. Le porte-parole du SPVM Emmanuel Couture a annoncé qu’il y avait eu 82 interpellations en lien avec le règlement municipal P-6. Les policiers ont aussi procédé à l’arrestation d’un manifestant à la suite de menaces de mort envers ceux-ci.
Une manifestation humoristique en solidarité avec la machine distributrice brisée au Pavillon J.-A.-deSève de l’UQAM était également prévue le 10 avril. Des rassemblements avec casseroles, à l’image du printemps érable, sont prévus pour tous les jeudis soir à 19h dans différents quartiers de Montréal.
Crédit photo: Pascale Armellin-Ducharme, lors de la manifestation du 2 avril 2015
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