Des équipes de natation et de hockey avortées

Ce texte est paru dans l’édition papier du 30 mars 2023

Faute de ressources et de stabilité du personnel, les équipes de natation mixte et de hockey masculin ne verront pas le jour au sein du club sportif de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), les Citadins. À l’heure actuelle, l’important est de valoriser les équipes déjà mises sur pied, selon les responsables des sports de l’université.

Lancé en janvier 2019, le projet de création d’une équipe de hockey masculin est toujours sur la glace. D’après Stéphane Boudreau, directeur général adjoint du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), la demande de l’UQAM auprès de l’organisation sportive a été retirée pour des raisons « de problèmes de ressources financières et d’infrastructures ». Plus d’un demi-million de dollars seraient requis pour former cette équipe, estime le directeur du Bureau des activités sportives de l’UQAM, Alexandre Lamarre.  

Même son de cloche du côté de l’éventuelle équipe de natation mixte. Charlotte Bergeron, étudiante au baccalauréat en droit à l’UQAM et nageuse expérimentée, avait pris les rênes du projet. « L’équipe n’a pas vu le jour pour l’instant pour deux raisons : le directeur du Bureau des activités sportives a changé plusieurs fois au cours des dernières années, donc le projet n’a pas été déposé, et selon ma compréhension, il semble que le Centre sportif ait un budget limité », explique-t-elle.

Mme Bergeron n’entend pas poursuivre le projet. « Je me dis que j’ai essayé et que j’y ai mis l’énergie que j’avais à donner. Maintenant, je me concentre sur d’autres projets, alors je me détache un peu de l’équipe de natation », exprime-t-elle.

M. Lamarre, en poste depuis plus de 16 mois, n’était pas au courant des démarches visant à mettre sur pied une équipe de natation. « Lorsqu’il s’agit d’équipes universitaires, ça s’inscrit dans un niveau de haute performance et ça prend donc beaucoup de ressources : de l’argent, des infrastructures, des médecins, des physiothérapeutes… Quand on analyse les demandes, il faut tenir compte de tout ça », commente-t-il.

Valoriser les équipes  

« Au-delà de l’idée de développer de nouveaux sports, on essaie d’évaluer comment on peut mieux soutenir ceux qu’on a déjà », soutient Alexandre Lamarre.

Selon son collègue Maxime Soutière-Kucharski, nouvellement directeur des sports universitaires et des événements de l’UQAM, les Citadins sont peu connus au sein de l’établissement universitaire. « Peu de gens savent que nos équipes de basket [masculin] et de volley [féminin] sont premières au Québec en ce moment. On doit travailler à faire connaître ces succès-là », lance-t-il.

« Le fait qu’on n’ait pas vraiment de campus et que le centre sportif soit détaché de l’UQAM, ce sont des barrières qui semblent anodines, mais qui contribuent à scinder le milieu entre les volets académique et sportif à l’UQAM », renchérit Alexandre Lamarre.

Mis à part quelques écoles réputées pour leurs équipes sportives, plusieurs universités au Québec font face aux mêmes enjeux de reconnaissance, nuance le directeur du Bureau des activités sportives de l’UQAM.

Des portes entrouvertes 

Maxime Soutière-Kucharski est optimiste quant à la possibilité de voir les Citadins intégrer de nouvelles disciplines sportives. Il se réjouit d’ailleurs de la création récente d’une équipe de flag football féminin. « Ce sera la deuxième année que les Citadins ont une équipe de flag football féminin. C’est un nouveau sport qu’on est capable d’encadrer, puisque ce sont des petites équipes qui ne demandent pas beaucoup d’espace et de sous. » 

Il affirme avoir aussi reçu une demande pour créer une équipe de tennis, laquelle est toujours en évaluation. « C’est un sport qui pourrait débuter à court ou moyen terme à l’UQAM », affirme M. Soutière-Kucharski.

Alexandre Lamarre est lui aussi ouvert à la création de nouvelles équipes, mais il déplore la quantité d’obstacles à surmonter. « L’idée de créer une équipe de hockey, par exemple, est intéressante. Beaucoup de garçons aimeraient jouer, mais ça prend un aréna, et ça prend des sous. On n’est pas capable de dire si ça va partir ou non. On est toujours en analyse pour voir la faisabilité de la chose. »

Le RSEQ se dit également ouvert. « [Les responsables des sports à l’UQAM] peuvent faire leur demande, montrer leur intérêt et le comité technique évaluera leur demande », déclare Stéphane Boudreau. Il rappelle que le RSEQ n’a rien à voir avec la décision d’abandonner les projets d’équipes de natation et de hockey à l’UQAM.

Mention photo : Camille Dehaene | Montréal Campus

Erratum : À la suite de la publication de cet article en ligne, le Montréal Campus a appris que la direction des Citadins de l’UQAM avait fait en 2021 une demande pour joindre la ligue universitaire d’hockey en Ontario, qui a finalement été non concluante. Aucune ligue de hockey universitaire n’existe au Québec.

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