Quand temps froid rime avec humeur dépressive

L’arrivée du temps froid peut rimer avec une fatigue exacerbée, une augmentation de l’appétit, une baisse du moral et une hypersomnie. Ces symptômes, liés à la dépression saisonnière, sont souvent difficiles à jongler avec des études universitaires. Témoignages.

« J’appréhende le changement de saison chaque année, puisque je sens qu’à la fin de l’automne, il y a toujours un gros crash », raconte Florence Beaudoin, étudiante en scénarisation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Je suis un peu plus à fleur de peau, je bâcle mes projets personnels et je fais mon gros ménage saisonnier dès le début de l’automne parce que je sais qu’en décembre, je n’aurai plus la force de faire quoi que ce soit », explique l’étudiante. Florence est loin d’être la seule à ressentir des symptômes de dépression saisonnière.

« L’été, je vis les choses avec des émotions intenses, je vis des moments forts très souvent et quand arrive l’école, tout devient très plate. Le retour à la routine, à l’école et aux exigences universitaires me fait mal », témoigne Léa Delaquis, étudiante en sciences de l’éducation à l’UQAM. « Je trouve que les cours sont longs, je n’ai pas envie de faire mes devoirs, je veux discuter, avoir des relations sociales et cette ambiance scolaire me déprime », détaille Léa.

Contrairement à d’autres troubles de l’humeur, les symptômes de la dépression saisonnière se résorbent lors de l’arrivée du printemps. « Même si les causes de l’origine de la dépression saisonnière restent inconnues à ce jour, la diminution de la durée de la luminosité du jour joue un rôle important », explique Marie-Pier Lavoie, psychologue clinicienne spécialisée en dépression saisonnière et en luminothérapie. 

Certaines personnes semblent être plus sensibles que d’autres à cette diminution du temps d’ensoleillement. « Des données montrent qu’à une même latitude, le froid peut contribuer à faire augmenter les niveaux de dépression saisonnière. Le climat et le froid influencent, mais n’expliquent pas totalement l’apparition des symptômes », nuance Mme Lavoie.

D’après l’experte, l’heure du coucher de soleil a un impact important sur la santé mentale. « L‘exposition à une lumière intense vient inhiber la production de la mélatonine, une hormone qui est sécrétée le soir et la nuit et qui nous amène une certaine fatigue. Aussi, la lumière intense augmente les niveaux de sérotonine dans notre cerveau et notre organisme, une hormone responsable de l’humeur, du sommeil et de l’appétit », explique la psychologue.

Des solutions pour se soigner

Même si la dépression saisonnière est difficile à vivre, il existe des façons de lutter contre celle-ci. L’une des solutions est la luminothérapie, indique Marie-Pier Lavoie. Ce traitement scientifique est reconnu depuis plus de trente ans pour traiter ce trouble de l’humeur. Il s’agit de s’exposer à une source intense de lumière avec un appareil prévu à cet effet durant trente minutes chaque matin. La luminothérapie augmente l’énergie et améliore l’humeur de 80 % de ses utilisateurs et utilisatrices, selon la psychologue. 

L’activité physique comporte également des bénéfices pour traiter tous les types de dépressions. « Lorsque pratiquée en extérieur, l’activité physique peut être un traitement efficace. Cependant, il faut être discipliné afin de l’effectuer tous les jours pour une période d’une heure », conseille Marie-Pier Lavoie.

Mention illustration : Malika Alaoui|Montréal Campus

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