Une élection apolitique pour les acteurs de la rémunération des stages

Alors que la campagne électorale se met en branle au Québec, la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages espère que ses démarches, menées depuis plus de deux ans, ne deviendront pas uniquement un enjeu politique.

La coalition désire toujours lancer un ultimatum au gouvernement qui sera élu à la tête de la province le 1er octobre, et ce, peu importe la formation politique. Une grève générale doit être enclenchée à la mi-février si les négociations pour une rémunération universelle des stages étudiants n’aboutissent pas.

À l’occasion de sa septième rencontre, organisée vendredi soir à l’UQAM, la coalition formée d’associations et de comités unitaires pour le travail étudiant (CUTE) a adopté une proposition pour exclure le dialogue avec les partis politiques d’ici le lendemain des élections.

« On ne se fera pas d’illusion, a avoué la membre du CUTE-UQAM Annabelle Berthiaume, en marge de cette réunion. Il y a beaucoup de promesses, mais peu d’engagements. Nous, on veut un engagement clair pour la rémunération. À ce compte-là, peu importe le parti qui sera élu, on va attendre qu’il y ait une mise en pratique des promesses. »

Aucun parti n’a d’ailleurs pris d’engagements suffisants sur la question des stages étudiants, selon elle.

« On a la même attitude envers tous les partis, a-t-elle ajouté. Pour le moment, Québec solidaire et le Parti libéral ont sensiblement la même position, c’est-à-dire qu’ils reconnaissent l’importance de réfléchir à cette question-là. »

Jusqu’à maintenant, la seule formation politique à avoir offert de dialoguer avec la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages est Québec solidaire, par l’entremise de sa candidate dans la circonscription de Sherbrooke et porte-parole en matière d’éducation, Christine Labrie.

« Personnellement, je vois ça comme une tentative d’aller chercher des votes, a affirmé le secrétaire général de l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE), Charles-Antoine Goulet. Ils sont vraiment intéressés à nous approcher, mais [on préfère] se concentrer sur la mobilisation et la communication. Tout ce qui est politique, on va le laisser au politique. »

Les organisations réunies hier ont décidé de rediriger toute demande d’échange politique durant la campagne électorale vers un prochain communiqué faisant part de leurs positions.

Vers la mobilisation

À l’approche de la rentrée scolaire dans les cégeps et les universités du Québec, la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages adopte une approche de publicisation. Nouveau site internet, distribution de quelques milliers de journaux et de tracts, actions militantes ponctuelles : les militants souhaitent faire rayonner leur cause partout dans la province en prévision de l’ultimatum.

Celui-ci, qui devait auparavant être envoyé le 21 novembre, lors d’une journée de grève mondiale prévue par la coalition, sera finalement relayé dès le 1er novembre, ont décidé vendredi les militants.

À l’UQAM, seules l’ADEESE et l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) ont approuvé le plan d’action proposé. Leurs membres comptent cependant « pousser [le projet] dans les différentes associations » de l’UQAM dès la rentrée, a lancé hier Charles-Antoine Goulet, de l’ADEESE.

Les membres du CUTE-UQAM, quant à eux, préparent la session d’automne avec optimisme. « C’est sûr que l’été, c’est toujours un peu un défi de mobiliser, mais on a eu une rencontre il y a deux ou trois semaines et il y avait une vingtaine de personnes, a noté la membre Sandrine Belley. Ce soir aussi, on était nombreuxÀ l’UQAM, on peut être optimiste, mais c’est sûr que la rentrée va être un gros moment, surtout avec les nouveaux et les nouvelles. »

photo: Archive MARTIN OUELLET-DIOTTE MONTRÉAL CAMPUS

Une centaine d’étudiants avaient pris d’assaut les corridors de l’UQAM, le 10 novembre 2017, pour manifester en faveur de la rémunération des stages.

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