Le Brésil comme destination artistique

L’artiste brésilienne Flavia Nascimento a communié avec des finissants de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM lors de la conférence « Artistes en migration: regards croisés Brésil-Québec » le 15 novembre dernier. En l’espace d’une heure, ces étudiants ont replongé dans leur stage d’art vivant au Brésil, qui a enrichi leur regard artistique.

Vêtue de vêtements colorés et portée par sa joie de vivre, Flavia Nascimento a d’abord épaté le public avec son interprétation lumineuse de plusieurs chants folkloriques québécois. En l’espace de quelques secondes, l’auditoire et le professeur à l’École supérieure de théâtre Ney Wendell, qui a animé la conférence, sont tombés sous le charme de l’artiste brésilienne.

Diplômée du Théâtre Universitaire Belo Horizonte dans son pays d’origine, Mme Nascimento inclut une dimension communautaire à son œuvre. À travers de nombreux projets, l’artiste multidisciplinaire a pu initier les jeunes des favelas aux arts de la scène. Ce désir de partager l’anime encore aujourd’hui.

« J’ai toujours eu besoin de chanter et d’être sur une scène, raconte la comédienne de formation. C’est vital. Je crois que c’est ce qui m’a permis de me faire connaître au Québec. » Arrivée dans la ville de Québec en 2001, Flavia Nascimento s’identifie beaucoup aux jeunes étudiants de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM, qui ont eu la chance, l’été dernier, de plonger dans sa culture natale. « Je les envie, car ils ont eu l’encadrement nécessaire pour se concentrer sur leur art », dit-elle.

Du 27 mai au 11 juin 2017, quinze finissants en jeu de l’École supérieure de théâtre se sont rendus au Brésil pour s’imprégner de l’art afro-brésilien à travers une série d’ateliers. Que ce soit par la capoeira, une danse inspirée d’un art martial pratiqué par les esclaves africains, ou par la découverte de plusieurs arts traditionnels, les étudiants ont appris à modifier leur corporalité sur scène. Avec le langage universel de la création, les stagiaires ont pu établir un lien très fort avec leurs hôtes en utilisant leur passion commune pour communiquer.

« Le Brésil m’a appris que la connexion des corps et le moment présent sont très importants. La vie est vécue à fond avec beaucoup d’intensité », se souvient Judith Chartier, une étudiante ayant participé au stage. Cette dernière est restée marquée par la physicalité de l’art brésilien, où l’influence de la danse est omniprésente.

« Pour les Brésiliens, le théâtre sert à raconter la mythologie et l’histoire du peuple, explique Félix Basque, un autre stagiaire et étudiant à l’École supérieure de théâtre. On ressent l’héritage du théâtre grec et c’est fascinant. »  

Au Brésil, le théâtre et la spiritualité forment une symbiose unique. Cette union permet aux interprètes d’insuffler une dimension communautaire dans leur art, ce qui déconstruit toute notion d’individualisme. Le théâtre sort des salles de spectacle pour s’affranchir de l’élitisme en s’introduisant dans la rue et en touchant les gens du peuple.

L’acte de création demeure un don de soi qui se partage de nation en nation, explique Flavia Nascimento. « Un tel bagage culturel permet de nourrir la création en s’ouvrant aux autres, souligne l’artiste originaire du Brésil. Lors de mes spectacles, il m’est arrivé de prendre des inconnus dans mes bras, et ça nous a permis de nous ouvrir les uns aux autres. »

 

photo: MURIEL LECLERC

Flavia Nascimento, artiste de théâtre et musicienne native du Brésil, vit au Québec depuis 2001.

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