Comment résister au choc Trump ?

Le choc des élections américaines du 8 novembre dernier a poussé Naomi Klein à rédiger son livre Dire non ne suffit plus, dont elle est venue discuter jeudi dernier lors d’une conférence à l’UQAM. L’écrivaine à succès y analyse le caractère compulsif, le manque d’expérience et l’insouciance dont fait preuve Donald Trump au quotidien.

Dans le cadre d’une conférence portant sur son ouvrage, la salle Marie-Gérin-Lajoie s’est rapidement remplie d’adultes, majoritairement d’âge mûr. Son entretien avec la journaliste Annie Desrochers a su apporter de nouvelles initiatives concrètes pour améliorer le sort de l’Amérique de manière plus écologique et plus juste.

Naomi Klein blâme Donald Trump de fermer les yeux sur la cause environnementale malgré l’urgence d’entreprendre des démarches. « Tout cela tient presque de la folie », écrit-elle dans son livre. Au fil des années, elle s’est entretenue avec des climatologues qui ont su faire un lien entre l’intensité des ouragans et le réchauffement des eaux de l’océan. Malgré tout, l’administration Trump demande au Congrès d’abroger la réglementation environnementale en vigueur sur la côte du golfe du Mexique. « Ces mesures sont le moyen le plus sûr de faire augmenter les émissions de gaz à effets de serre, principaux responsables du changement climatique d’origine anthropique, et de provoquer des tempêtes de plus en plus fortes », dénonce-t-elle.

Une parfaite immunité

Le président américain est une marque commerciale, selon les dires de Naomi Klein. « Établir une distinction entre la marque Trump et la présidence Trump est un principe que l’occupant actuel de la Maison-Blanche n’est pas à la veille de comprendre », explique-t-elle.

Selon Naomi Klein, la marque Trump le rend invincible. « Selon ces règles, il n’est pas nécessaire d’être bon ou même correct, il suffit d’être cohérent par rapport à la marque qu’on a créée », écrit-elle dans son livre. Tout lui est excusé par le public, même l’accusation de fraude fiscale qui pesait contre lui a été perçue comme un signe d’intelligence par certains internautes. Les Américains militant pour un gouvernement efficace sont alors pris au dépourvu avec un président se faisant peu réprimander pour ses actions. Malgré tout, il est possible de faire changer les choses, ajoute Naomi Klein.

Dire non aux mauvaises idées ne suffit plus, pour Naomi Klein. « Il faut un “oui” courageux qui ouvrira de nouvelles perspectives », explique-t-elle.

Selon ses dires, il ne suffit pas de regarder le mot-clic #stoptrump pour obtenir des résultats. Et même que si nos sociétés s’en tiennent à cela, les citoyens du monde se retrouvent alors à la même étape qu’avant l’arrivée du président milliardaire. Naomi Klein croit que nous échouons toujours lorsque vient le temps d’apporter des changements concrets. « Il faut sortir de notre boîte de problèmes, se lever, devenir des modèles. C’est ainsi que l’on envoie un message puissant au reste du monde et que cela amplifiera le mouvement », explique-t-elle.

 

photo: MICHAËL LAFOREST

 

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