À l’aube d’une année 2017 qui promet un lot de rebondissements sur le campus de l’UQAM, il convient pour clore l’année 2016 de nous rappeler brièvement des dossiers qui ont marqué l’actualité uqamienne au cours de la dernière session universitaire.
[slideshow_deploy id=’16886′]
Un survol des inscriptions féminines
Au cours de l’été 2016, l’équipe du Montréal Campus s’est intéressée aux statistiques d’inscriptions des différents programmes de l’UQAM. En compilant les données des 5 dernières années, il a été possible de dresser un bilan de la parité dans certains secteurs universitaires. Un dossier publié à la rentrée 2016 a permis d’illustrer la faible présence féminine dans certains programmes bien précis et de constater que certains stéréotypes sont parfois bien tenaces. De rares étudiantes en biochimie et en informatique ont été rencontrées en plus d’une étudiante en science économique; le dossier aura également abordé la réalité de l’infime proportion d’hommes étudiant en danse à l’UQAM.
[slideshow_deploy id=’16878′]
Des mesures disciplinaires non consensuelles
Bien que l’Université se soit dotée en décembre 2015 d’une nouvelle politique disciplinaire, ce n’est qu’à l’été dernier, durant les vacances, que le comité de discipline de l’UQAM a été saisi de ses premiers cas. Quatre étudiants ont alors été convoqués à l’hôtel Gouverneur du Quartier latin, à proximité du campus central de l’Université. On leur reprochait une participation à des actions de perturbation menées lors du printemps 2015. La tenue de ces convocations pendant l’été a soulevé l’ire de militants qui se sont donné rendez-vous devant les portes de l’hôtel pour y manifester leur désaccord. Le comité de discipline a recommandé qu’un des quatre étudiants convoqués soit suspendu pour le trimestre d’automne 2016 et qu’un autre soit expulsé à vie de la maison d’enseignement. Or, le dossier de ce deuxième étudiant est toujours en attente d’une décision du comité exécutif qui doit entériner la sanction.
En décembre dernier, le comité d’administration a mandaté un comité de révision pour se pencher sur la politique disciplinaire de l’UQAM. Les associations étudiantes facultaires demandaient depuis juin une refonte de la politique disciplinaire. Leurs critiques trouvaient écho dans la missive de 15 professeurs de sciences juridiques destinée au recteur, Robert Proulx. À quelques jours de la clôture de l’année 2016, on ne connait toujours pas la date à laquelle le comité de révision rendra ses recommandations.
[slideshow_deploy id=’16887′]
Le harcèlement à l’UQAM
Il va sans dire que la question du harcèlement sexuel a teinté la session d’automne 2016 à l’UQAM. Pour rappel, des allégations de harcèlement sexuel à l’endroit d’étudiantes en sciences politiques avaient suscité en décembre 2015 une vague de dénonciations anonymes à l’UQAM. En réaction à cette histoire, des professeurs et des étudiants avaient proposé des pistes de solutions pour rendre l’environnement universitaire plus sécuritaire pour les femmes. Quelques mois plus tard, la revue FéminÉtudes, associée à l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM recevait des menaces sur sa page Facebook. En marge d’une vague d’agressions sexuelles à l’Université Laval en octobre et de la mise en place d’une politique provinciale en matière de harcèlement sexuel, la direction de l’UQAM a réitéré à la session d’automne qu’elle révisera sa Politique 16 contre le harcèlement sexuel. Alors que le doyen de la Faculté de science politique, Hugo Cyr, a proposé l’automne dernier la création d’un cours obligatoire pour sensibiliser la population étudiante à ce sujet, la nouvelle mouture du règlement institutionnel se fait attendre depuis maintenant deux ans. Avant même d’être proposé, ce nouveau règlement a déçu plusieurs intervenantes du milieu universitaire. Elles le trouvent insuffisant pour enrayer le climat d’insécurité qui plane sur les campus depuis des vagues de dénonciations de harcèlement sexuel. Une victime, Véronique Pronovost, a d’ailleurs pris la parole dans une vidéo diffusée récemment sur Youtube, invitant l’UQAM à en faire plus pour les victimes de tels actes.
[slideshow_deploy id=’16899′]
La culture du viol et son importance croissante dans le discours ambiant
Médiatisée de façon importante au cours de la dernière année — par exemple lors d’une importante manifestation tenue à Montréal en octobre dernier — l’expression « culture du viol » a fait partie intégrante de l’actualité du Montréal Campus. Le journal s’est d’ailleurs penché sur le phénomène au sein des jeux de rôle de type « Grandeur Nature » en récoltant des témoignages de joueurs concernant des incidents à caractère sexuel ou des démarches pour les contrer au sein de leurs univers. Plusieurs initiatives visant à dénoncer ce problème sociétal ; notre équipe s’est notamment intéressée à l’élaboration d’un jeu de réalité virtuelle portant sur le consentement sexuel ainsi qu’aux vertus sensibilisatrices de l’humour dans une capsule vidéo qui se penchait sur la même question.
[slideshow_deploy id=’16852′]
Des étudiants aux profils remarquables
Les derniers mois ont également permis de brosser le portrait d’étudiants qui sont sortis du lot durant leur parcours scolaire. C’est le cas de Benoît Huot, nageur paralympique, qui est parvenu avec brio à jumeler école et carrière sportive internationale. L’athlète a d’ailleurs été nommé le 30 décembre parmi les 100 Canadiens qui recevront l’Ordre du Canada en 2017. Louis-Philippe Geoffrion allie lui aussi sport et université, mais c’est devant son écran et avec une manette dans les mains qu’il finance ses études. Julien Sylvestre, quant à lui, surprend, mais d’une autre manière. Il a choisi de vivre dans une caravane portée garée à Montréal pendant une partie de son année scolaire. Toujours en contact avec l’étudiant nomade, l’équipe du journal a été informée qu’il s’accordait une pause hivernale afin de se « réchauffer dans un un et demi » avec un colocataire.
[slideshow_deploy id=’16889′]
Avancées et dérives scientifiques
La session d’automne 2016 nous a rappelé que le domaine scientifique n’est pas à l’abri des controverses. La falsification de données scientifiques a fait les manchettes cette année et serait toujours une pratique observable même au Québec. Même si les arguments à teneur scientifique qui les appuient peuvent sembler attrayants, certains suppléments naturels, approuvés par Santé Canada, n’obtiendraient les résultats escomptés. Les pilules Apex GPA et d’autres produits qui visent à optimiser la concentration et la mémoire à l’école n’auraient pas toujours les effets mis de l’avant auprès des universitaires. Les groupes de recherche universitaire ont cependant permis de fournir des pistes d’explication et de démystifier certains phénomènes, suggérant par exemple que la dépression pouvait être liée à une inflammation du cerveau.
[slideshow_deploy id=’16871′]
Le rap québécois sous toutes ses coutures
Pour sa première édition papier de l’automne, l’équipe du Montréal Campus a décidé de produire un dossier culture sur l’état du rap au Québec, qui connaît dans les dernières années une grande effervescence. Le sujet a été décliné en quatre textes. D’abord, un portrait a été consacré au rappeur transgenre Lucas Charlie Rose, qui tente de se tailler une place dans un univers parfois hostile aux minorités sexuelles. Nous nous sommes également penchés sur la place des femmes dans le milieu du hip-hop, qui tendent à être sous-représentées dans un univers musical encore aujourd’hui largement dominé par les hommes. Un texte sur l’intégration de l’humour dans le rap québécois — avec des groupes comme Alaclair Ensemble et Dead Obies qui s’amusent de plus en plus à intégrer des paroles loufoques dans leurs chansons — a aussi été réalisé. Malgré l’ébullition de la scène locale, le milieu du rap au Québec n’échappe pourtant pas à une certaine homogénéité, où seule une poignée d’artistes se retrouvent sous les feux de la rampe.
[slideshow_deploy id=’16890′]
L’automne au petit et au grand écran
Nous avons été aux premières loges des rendez-vous cinématographiques les plus courus à l’automne, proposant une couverture attentive de la 45e édition du Festival du nouveau cinéma (FNC) ainsi qu’un retour coloré sur les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM). Le Montréal Campus a également été aux premières loges du festival de cinéma insolite SPASM qui célébrait, pour sa quinzième édition, le trente-cinquième anniversaire du film Evil Dead de Sam Raimi. C’était là l’occasion de faire le point sur la représentation peu reluisante des femmes dans le cinéma d’horreur. De passage à Montréal, les trois actrices du film culte de 1981 ont témoigné de leur expérience sur le plateau qui s’est avérée « choquante », notamment en raison de l’absence de normes de sécurité. Nous nous sommes enfin intéressés au financement famélique des productions cinématographiques québécoises et aux solutions innovantes choisies par les créateurs d’ici pour y remédier. Le réalisateur Vincent Biron a vu un défi créatif intéressant dans la production à petit budget tandis que les cinéastes d’animation Ann Marie Fleming et Johannie Deschambault se sont rabattues sur le sociofinancement pour réaliser leurs projets.
[slideshow_deploy id=’16861′]
Voûte numérique
Pour terminer l’année en beauté, le Montréal Campus a préparé un dossier sur la valeur patrimoniale du Web 1.0 et son archivage. Aux yeux de plusieurs chercheurs, la Toile des années 1990, à l’esthétique souvent obsolète, aurait intérêt à être davantage archivée puisque les premiers balbutiements du Web s’inscrivent dans une logique patrimoniale. L’archivage de la culture numérique pose toutefois plusieurs défis, notamment en ce qui a trait à la taxonomie pour référencer l’art hypermédiatique. Plusieurs organismes comme le Laboratoire NT2 et la bibliothèque numérique MÉDIAN, associés à l’UQAM, tout comme la bibliothèque Artexte, développent de nouvelles méthodes de catalogage de l’art sur le Web, plus résistantes aux évolutions technologiques.
Laisser un commentaire