UQAM et Concordia, étudiants unis contre les menaces d’expulsions

Réunis pour la «Manif de solidarité : la répression ne passera pas», près de 300 étudiants se sont donné rendez-vous à la Place Pasteur mercredi sur le campus de l’UQAM pour exprimer leur désaccord face aux menaces administratives à l’encontre des étudiants de l’UQAM et de Concordia.

«UQAM-Concordia, même combat», entendait-on crier les manifestants qui prenaient part à l’évènement, d’abord l’initiative du groupe de mobilisation Mobilize Concordia. «Étant donné que les situations sont similaires et qu’on sera toujours plus forts ensemble, on voulait profiter de l’occasion pour créer des liens entre les campus de l’UQAM et de Concordia», explique une militante de Solidarité Concordia Mobilisation, Myriam Tardif. «Notre objectif était de dénoncer les tribunaux étudiants où ont été convoqués un peu plus de 25 étudiants de Concordia après la grève du printemps 2015.»

Vidéo par The Link, le journal étudiant de Concordia.

Le porte-parole des neuf étudiants qui étaient menacés d’expulsion à l’UQAM et co-organisateur de la manifestation Samuel Cossette explique qu’il souhaite mettre en lumière les expulsions et les tribunaux politiques à son université ainsi qu’à Concordia. «Les administrations concernées aimeraient bien voir la question oubliée suite à l’été, mais les communautés universitaires de Concordia et de l’UQAM ont l’intention claire de remettre cet enjeu à l’ordre du jour et de ne pas laisser les administrations répressives s’en tirer aussi facilement.»

Parmi les étudiants qui marchaient dans les rues, on comptait quelques membres de l’Asscociation facultaire des étudiants en sciences humaines (AFESH) qui tenaient à suivre et à donner leur appui au mouvement. Une journée de grève avait été votée dans ce but. «Nous voulons donner notre appui aux deux étudiants expulsés de l’UQAM ainsi qu’aux 29 étudiants convoqués devant le tribunaux de Concordia. Ils sont victimes de dissidence politique et cela menace leur parcours scolaire.», souligne la secrétaire à l’information de l’AFESH Esther Paquette. L’ancien étudiant de l’UQAM René Delvaux était venu appuyer la cause. «Il faut comprendre que les étudiants ont poursuivi la grève à cause des répressions politiques, car sans cela, la grève se serait conclue. Ce genre d’événement est une démonstration claire de la solidarité des étudiants face aux réprimés politiques,» se réjouissait-il.

L’itinéraire de la manifestation n’avait pas été transmis, selon le sergent Laurent Gingras du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui avait mandaté une trentaine de policiers pour l’évènement. «Les gens ont débuté la marche en se rendant vers le boulevard de Maisonneuve pour ensuite se diriger vers la rue Sainte-Catherine, où ils ont marché dans le sens contraire de la circulation. Ils ont finalement conclu la manifestation en entrant dans le pavillon EV de Concordia», explique le sergent Gingras. La présence policière n’a pas perturbé le cours de la manifestation. Il précise que le SPVM n’a procédé à aucune arrestation et ne note aucun méfait.

Le tout s’est conclu dans le pavillon Guy de Maisonneuve de Concordia lorsque les manifestants sont entrés dans le bâtiment où siège le bureau du président de Concordia, Alan Sheppard. Vers 14h00, les étudiants se sont dispersés pour retourner à leurs occupations et le groupe de tête a pris le chemin de retour vers l’UQAM pour boucler la marche.

Remise en contexte

Suite au mouvement de contestation du printemps dernier, 29 étudiants ont reçu une convocation pour non-respect du règlement de l’université Concordia, car ils auraient empêché ou perturbé les activités de l’établissement alors qu’ils appliquaient un mandat de grève voté démocratiquement lors d’une assemblée générale. Ces étudiants devront comparaître à la fin du mois et pourraient risquer l’expulsion. Cette situation rappelle celle vécue par neuf étudiants de l’UQAM dont l’une, Justine Boulanger, s’est fait expulser de l’université pour un an.

Solidarité UQAM-Concordia a publié sur le web une pétition qui incite les gens à signer pour demander au président de Concordia, Alan Shepard, d’abandonner les accusations reliés à la grève du printemps 2015 contre les étudiants. Selon les signataires, cette action irait à l ‘encontre des valeurs de la communauté de Concordia. Ils demandent donc une reconnaissance de la démocratie étudiante et déplorent le manque de support de l’administration envers les étudiants impliqués dans le combat pour maintenir des services publics de qualité.

Photo : Alexis Boulianne.

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