Un nouveau groupe étudiant comble les besoins en ressources pour les minorités sexuelles à l’UQAM depuis la rentrée. La Réclame, groupe LGBTQIA+ (lesbien, gay, bisexuel, transsexuel, queer, intersexe, asexuel et autres) se veut un lieu d’échange, de sensibilisation et de revendication pour les personnes qui affirment leur identité sexuelle, ou qui en sont en quête.
«Il n’y avait pas de groupe pour la diversité sexuelle à l’UQAM et nous voulions combler un manque au niveau de la socialisation», explique le coordonateur du projet, Raoule Nadeau. En plus de proposer des activités pour favoriser les rencontres tous les mardis midis, le groupe œuvre à titre de défenseur des droits LGBTQIA+. «Nous voulons faire modifier des normes et règlements pour faciliter les changements de noms sur les cartes étudiantes et permettre l’accès à des toilettes non-genrées», indique le coordonateur.
Par le biais de conférences, La Réclame entend aussi mettre de l’avant un axe de sensibilisation à la réalité des LGBTQIA+. «Le 6 novembre prochain, la professeur à l’École de service social de l’Université de Montréal , Annie Pullen Sansfaçon, présentera la transition d’un genre à l’autre à l’école primaire et secondaire aux étudiants en éducation», annonce la trésorière et responsable à la visibilité Sophie Labelle. D’autres panelistes invités parleront de non-conformité et d’intersexualité.
La professeure au département de sociologie Janick Bastien-Charlebois insiste sur la nécessité de sensibiliser la population à l’égard des minorités sexuelles. Selon elle, la pluparts des connaissances en sciences sociales et humaines se basent sur une perspective uniquement hétérosexuelle. «En se réunissant, ces gens de la communauté LGBTQIA+ augmentent les possibilités d’échanges et favorisent le développement de la pensée critique sur leur réalité», soutient-elle. À son avis, les étudiants peuvent ainsi se donner un peu plus de confiance pour intervenir en classe.
Selon Janick Bastien-Charlebois, un groupe de cette nature permettra à davantage de gens d’acquérir une confiance en leur identité sexuelle, ce que les normes sociales rendent souvent difficile. «L’égalité juridique n’est pas suffisante pour donner aux LGBTQIA+ un statut égalitaire dans la société, estime-t-elle. Il ne faut pas sous-estimer l’impact des théories qui laissent entendre que les gens de cette communauté sont des êtres défaillants ou indignes d’être réfléchis au sein de l’existence sociale.» À ses yeux, la sensibilisation vaut davantage que l’entrée en vigueur de nouvelles lois pour donner une juste image des LGBTQIA+ à la société.
Bien que La Réclame n’existe que depuis septembre, Raoule Nadeau et Janick Bastien-Charlebois sont confiants de recevoir des subventions des associations étudiantes, notamment de l’Association facultaire des étudiants en arts (AFEA) et de l’Association facultaire des étudiants en sciences humaines (AFESH).
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