Ça y est, la crise des médias frappe le Montréal Campus de plein fouet. L’UQAM, elle, refuse d’aider le journal. Mais nous ne nous laissons pas abattre. Pour faire face à ces difficultés financières, l’équipe prend le taureau par les cornes pour éviter le pire.
Les revenus publicitaires, qui représentent 90% du financement du Montréal Campus, ne cessent de diminuer depuis trois ans. Les revenus sont passés de près de 200 000 $ en 2009 à moins de 50 000 $ cette année.
L’ancienne rédactrice en chef, Émilie Clavel, avait sonné l’alarme l’an dernier. Elle avait alors fait une demande aux Services à la vie étudiante pour que l’Université aide le Montréal Campus à se relever. Après de nombreuses évaluations de nos finances et une multitude de rencontres, l’UQAM a finalement rendu sa décision: l’institution n’accordera aucune aide supplémentaire au journal. Selon l’Université du peuple, le journal doit se mettre en veilleuse en espérant obtenir un CANO dans quelques années. On nous propose de diffuser sur le web, sans considérer l’importance qu’a un journal papier dans une institution universitaire.
Nous sommes habitués de nous «revirer sur un dix cennes». Les maîtres de la coupure budgétaire que sont les membres du conseil d’administration (C.A.) ont décidé, il y a quelques semaines, de se lancer dans le processus d’obtention d’une cotisation automatique non obligatoire (CANO). Une telle aide mettrait un terme aux difficultés financières du journal. La radio étudiante CHOQ.fm ou le Comité de soutien aux parents étudiants, par exemple, bénéficient déjà d’une telle source de financement.
Les procédures pourraient cependant prendre au moins deux ans. Pour obtenir la CANO, le Montréal Campus – qui est actuellement un groupe agréé – doit devenir un groupe d’envergure. Ce n’est qu’à ce titre que l’équipe du journal pourra faire la demande de CANO auprès des associations étudiantes. Il faudra alors qu’au moins cinq assos votent en faveur de la demande du Montréal Campus en assemblée générale, ce qui est loin d’être gagné d’avance.
«Le côté formateur de ce canard – un baccalauréat en soi – est indéniable», avance en page 9 le journaliste Alec Catonguay. Plusieurs autres journalistes reconnus se sont d’ailleurs faits la main auprès de ce média étudiant. Le Montréal Campus ouvre aujourd’hui à nouveau ses pages à leurs mots dans une édition spéciale qui tente de démontrer son importance, non seulement pour la communauté uqamienne, mais aussi dans la sphère médiatique.
Le plan d’action
Pour éviter que le bateau ne coule, le C.A. a coupé de 70% les dépenses en salaires prévues pour l’année en cours. Les chefs de pupitre, les collaborateurs et les photographes/illustrateurs ne sont donc plus rémunérés. L’équipe a également coupé cinq numéros la session prochaine. Il y aura donc une parution en janvier et une autre vers la fin du semestre. Si tout se déroule bien, ces décisions permettront de terminer l’année en cours avec un déficit de 1 000 $. Sans ces importantes coupures, le Montréal Campus aurait plutôt perdu 35 000 $. Toutes ces mesures seront encore en vigueur pour l’année 2013-2014.
N’oublions pas que le Montréal Campus est un journal-école avant tout. En plus du volet «actualité», qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années, le web servira à diffuser des textes de style magazine. Nous compensons la diminution des parutions papier pour que les étudiants qui le désirent puissent continuer d’apprendre à partir du V-1380, un beigne et un café à la main.
Le site Internet? Il sera également revampé, tout comme le logo. Ils seront présentés en janvier prochain.
Aussi, dès la session prochaine, les chefs de pupitre organiseront un dîner-causerie tous les mois au local du journal. Les collaborateurs du Campus seront donc invités à venir partager leur lunch et échanger avec des gens du milieu.
Vous tenez dans vos mains ce qui risque de devenir une rareté si le nouveau recteur Robert Proulx – que nous saluons bien bas – n’intervient pas et si le processus de CANO peine à aboutir. Nous savons toutefois que, papier ou non, l’esprit d’indépendance continuera de guider nos choix rédactionnels, alors que les futures générations de journalistes franchiront nos portes pour y écrire leurs premiers articles.
Le Montréal Campus ne mourra pas.
Vive le Montréal Campus.
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