La guerre est déclarée séduit partout où il passe, et c’est grandement mérité. Le deuxième long-métrage signé par l’actrice Valérie Donzelli, objet peu commun mêlant genres et procédés narratifs, se déploie magnifiquement dans l’émotion, arrachant sourires et larmes au spectateur.
Deux amoureux qui s’aiment dès le premier regard et qui trouvent bien drôle que leurs noms soient Roméo et Juliette. Ils ont un enfant et leur amour grandit toujours plus : ils sont heureux. Jusqu’au jour où ils apprennent que leur jeune garçon de 18 mois est gravement malade. Leur vie devient alors un combat de tous les instants, une course éreintante pour garder espoir. Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm co-scénarisent le film et y jouent les deux personnages principaux. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ils ont choisi de nous raconter leur vraie histoire, celle de leur ancien couple et de leur enfant. De ce contexte de création émerge une vérité des plus fortes, prenant naissance au milieu même de séquences très stylisées et oniriques. Profitant des nombreux longs plans larges, les deux acteurs exploitent l’espace avec justesse et brio, livrent l’histoire avec une inventivité et une spontanéité fabuleuses.
Le sujet du film en apparence très lourd, celui d’une lutte contre la maladie, devient le moteur d’un grand hymne à la joie. Les jeunes parents, d’abord dépassés par la situation incroyable, se surprennent eux-mêmes à être plus forts que jamais, à vivre plutôt que survivre. Ainsi, le «Pourquoi c’est tombé sur nous?» est vite remplacé par «Je n’aurais jamais pu vivre ça avec quelqu’un d’autre que toi.» L’identification et la compassion du spectateur pour les personnages sont totales, l’émotion perçant l’écran sans aucune résistance.
La guerre est déclarée est un film sans prétention, sans artifice inutile, sans élans racoleurs. Fort d’un scénario plus qu’excellent, toute la place y est pour l’authenticité et l’amour, et ce sera un sacré défi de trouver quelqu’un à qui ça déplaira. En salles le 14 octobre.
La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli, France, 100 min.
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