Fardeau fiscal indésirable pour les postdoctorants

Les représentants de l’Association canadienne des stagiaires postdoctoraux (ACSP) et le Conseil national des cycles supérieurs de la Fédération étudiante universitaire du Québec (CNCS-FEUQ) réclament l’arrêt de l’imposition des bourses des postdoctorants.
 
 
Jusqu’en 2010 les bourses postdoctorales n’étaient pas imposées, comme celles des étudiants des cycles inférieurs. L’imposition des bourses postdoctorales est en vigueur depuis le budget conservateur de 2010. «L’Agence du revenu du Canada a décidé d’appliquer la mesure de façon rétroactive depuis 2006, obligeant des postdoctorants à rembourser plusieurs milliers de dollars qu’ils n’ont plus», déplore le président de la CNS-FEUQ, Laurent Viau. En vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu, les postdoctorants ne peuvent pas être considérés comme des étudiants. «Nous sommes d’avis que lorsqu’un stagiaire postdoctoral poursuit un stage dont le but vise l’acquisition d’une expertise de recherche plus spécialisée ou complémentaire, il n’est pas étudiant aux fins de la loi», affirme l’Agence du revenu du Canada par voie de communiqué en mars dernier. 
«La loi actuelle ne nous permet pas de réussir convenablement nos stages», dénonce la postdoctorante en médecine à l’Université McGill, Mary-Beth Klinger. Selon les chiffres de l’ACSP, le revenu annuel brut des postdoctorants canadiens est de 38 000 $ en moyenne. La moitié provient de leurs bourses. «De plus, les postdoctorants sont majoritairement dans la trentaine et près d’un tiers d’entre eux ont des enfants à charge», exprime la représentante de l’ACSP, Lucie Low.
Dans le cadre de la campagne électorale fédérale, les partis d’opposition ont pris position en faveur de la requête de la FEUQ et de l’ACSP. «Les conservateurs ne comprennent pas les étudiants, reproche le député libéral de Westmount-Ville Marie, Marc Garneau. Le ministre de l’Industrie Tony Clément croit que les postdoctorants gagnent 700 000 $ par année, ce qui est très loin de la réalité.» 
Le Bloc québécois et le Nouveau parti démocratique acquiescent dans le même sens que le Parti libéral. 
D’après les statistiques du ministère de l’Éducation, des loisirs et du sport (MELS), les universités québécoises comptaient 2 245 postdoctorants à la session automne 2009, dont 154 à l’UQAM. Un peu plus de la moitié des postdoctorants sont venus de l’étranger pour étudier au Canada. «Je viens du Vermont. On m’avait promis qu’à l’Université McGill mes bourses ne seraient pas taxées, déplore Mary-Beth Klinger. C’est une des raisons pour lesquelles je suis venue ici.» 

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