L’argent, nerf de la guerre

Le terme «transparence» a probablement été le plus galvaudé des dernières années. La transparence, ça se modèle aux désirs de celui qui dit la représenter. Les conservateurs fédéraux se présentaient comme tels, Philippe Couillard pense l’être en publiant deux, trois agendas sur un beau site web et les néodémocrates se posent déjà comme champions de la transparence pour l’élection à venir. Bien médiatisé, le mot est connu, inspire confiance, mais est rarement appliqué. L’UQAM n’y fait pas exception.

Quand vient le temps d’adopter le budget, la plupart des associations facultaires, six des sept de l’UQAM, le déposent sur leur site Internet. Certaines d’entre elles vont jusqu’à le publier sur les médias sociaux. L’Association facultaire des étudiants de langue et communication, pour sa part, gazouille en direct l’adoption de son budget. C’est déjà faire preuve d’une plus grande ouverture à diffuser les détails financiers de l’association, largement financée par les cotisations de ses membres. Le problème de transparence n’est pas là.

L’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AEESG) a, de son côté, tout simplement décidé de conserver son budget entre les mains de l’exécutif et des membres qui l’ont adopté en assemblée générale. Pour une vaste majorité de ses membres, l’ignorance règne. Impossible de trouver les traces de ce budget sur le site web de l’association ou sur les médias sociaux. Une consultation sur place, sur demande, c’est la seule façon d’y accéder. Après avoir rendu public un rapport sur la présence d’étudiants sur les différents conseils de l’École des sciences de la gestion, l’AEESG reste muette sur son budget. Comme trop souvent, les membres de l’exécutif font preuve d’une transparence à deux vitesses. Si ça pouvait être controversé pour l’UQAM, sans hésitation, le document serait rendu public, mais quand l’association pourrait être dans l’eau chaude, impossible d’obtenir l’information.

Pour les autres associations de l’UQAM, l’imprécision est d’or. Des budgets qui dépassent souvent les 200 000 dollars ne peuvent préciser davantage d’énormes montants que par les cases «dons», «solidarité politique» ou «projets étudiants». Une bonne partie des sommes sont probablement pertinentes et acceptées, mais l’opacité de leur présentation mérite un questionnement plus poussé. Le minimum est de considérer et de renseigner les membres qui financent l’association sur les choix monétaires faits par l’exécutif. Ils en sont redevables et devraient cesser de les prendre pour des moutons.

Frédéric Comeau

Chef de pupitre UQAM

pupitreuqammontrealcampus@gmail.com

Twitter: @ComeauFred

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