Le bilan et le trou de cul en-dessous du bras

Voici la fin de la session, la fin de l’année scolaire, la fin de mon bac. J’ai le trou de cul en-dessous du bras, comme vous tous, et les cernes, d’un mauve-bleu étonnant, courent le long de mes joues fanées. Si l’année a été particulièrement difficile au Montréal Campus, financièrement, nous avons tout de même réussit à poursuivre la mission de ce journal-école et produire, j’ose le croire, des articles de qualité. Les journalistes qui ont noirci les pages de la section culture ont travaillé opiniâtrement, parfois jours et nuits, pour livrer des textes tantôt percutants, tantôt cocasses, mais toujours fouillés et captivants.

Dans cette section, dont j’ai tenu fièrement le gouvernail, je vous ai parlé de ma mère, un peu trop, peut-être, je vous ai parlé de Foglia et de piraterie, de la diffusion du cinéma québécois et de la danse en ligne. Je vous ai parlé de la face de Chantal Fontaine et de développement urbain, de ces artistes qui se lichent – encore – à Pénélope et du monde qui gosse au guichet, pout pout pout tranquillement pas vite.

J’ai chialé, chigné, protesté. Je me suis plaint, j’ai critiqué, pesté, j’ai chialé. J’ai surtout chialé. Contre le nouveau concept de cinéma au Cineplex Dix30, contre ceux qui ne font pas la différence entre un article, une chronique et un édito. Et contre la représen- tation de la femme dans les films de Disney. Dernièrement même, je me suis emportée sur la place qu’occupe la culture dans nos vies. Vraiment, j’ai beaucoup chialé.

J’aurais voulu vous parler du prix unique des livres, vous dire que les shows d’humour sont trop chers, j’aurais voulu chialer contre les conservateurs, mais voici la fin de la session. J’aurais voulu aussi critiquer la complexité des démarches de location au comptoir audio-visuel de l’École des médias, voire de l’acharnement imperturbable avec lequel ils appliquent les règlements, au détriment, parfois, de la réussite d’un projet. Mais cela n’a malheureusement aucun rapport avec la section culture.

Reste que ce qui m’importe aujourd’hui, c’est de vous dire que notre culture est admirable, qu’elle est infinie, qu’elle est belle et diversifiée. Je suis immensément fière d’avoir pu faire partie de la famille du Montréal Campus et d’avoir pu, à si petite échelle, mettre mon grain de sel dans l’univers culturel montréalais. Je suis fière d’avoir pris 20 livres en un an, symptôme de mon alimentation limitée aux beignes du V-1380. Je suis fière d’avoir côtoyé des rédacteurs passionnés et une équipe exceptionnelle. Je passe aujourd’hui le flambeau à une journaliste de talent, Marion Bérubé, qui saura certainement mener la section d’une main de maître.

Voici la fin de la session, la fin de l’année scolaire, la fin de mon bac. Et voici le début d’un temps nouveau pour le Montréal Campus. Longue vie au Montréal Campus !

Audrey Desrochers

Chef de pupitre Culture

 culture.campus@uqam.ca

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