Saut périlleux pour la relève

Urinoirs en tire éponge, ossature d’animal encadrée et peintures aux couleurs éclatées ornaient la Galerie de l’UQAM le 4 avril dernier, lors du vernissage de «Passage à découvert 2013». Organisée par l’École des arts visuels et médiatiques (EAVM), l’exposition présente les œuvres des finissants aux programmes de premier cycle.

Au cours de la soirée, huit prix et bourses d’excellence étaient décernés à des étudiants, considérés comme la relève du paysage artistique montréalais. Au programme, dessin, photographie et arts médiatiques pour refléter l’approche multidisciplinaire de l’EAVM.

Pour la responsable de l’exposition, Christine Major, la transition entre la fin du baccalauréat et le début d’une carrière professionnelle est un passage à vif, et ces bourses permettent aux étudiants de croire en eux-mêmes. Plus qu’un tremplin financier, ces prix ont une haute valeur symbolique. «Généralement, les artistes qui sont couronnés d’un prix, c’est ceux qui ont travaillé d’arrache-pied», fait remarquer le directeur de programmes de premier cycle, Alexandre Castonguay.

Parmi les lauréats, Tristan O’Malley remporte non seulement une bourse de 500 $, mais aussi le prix du centre d’art Diagonale qui fait la diffusion d’artistes contemporains utilisant la fibre et le textile. Californien d’origine, le jeune homme a eu le coup de foudre pour la vie artistique de la Belle Province. «Mon projet est une sorte de méditation sur le passage du temps», explique l’artiste ayant tissé plus d’une centaine de petits objets à l’apparence florale.

Bien que la convoitise des prix amène avec elle une certaine compétition, Christine Major croit que les élèves qui repartent les mains vides ne sont pas trop déçus. «C’est un jeu, ça dépend des jurys, ça dépend des goûts, reconnait-elle. Je n’ai pas senti de grande peine dans la salle, j’ai vu des gens qui applaudissaient chaleureusement.»

Un vent printanier
Les évènements du printemps derniers sont toutefois venus bousculer le cours du baccalauréat, croit le directeur de programme. «Il y a six mois de cours qui ont été manqués et franchement, j’appréhendais un peu le retour en classe», se remémore-t-il. La mobilisation à laquelle les élèves ont pris part dans la rue s’est, à sa grande joie, transposée sur toiles et canevas.

Toute cette déboulée d’évènements a néanmoins empêché certains étudiants de prendre part à l’exposition. «Il fallait avoir accumulé un certain nombre de crédits et beaucoup de gens ont annulé des cours», souligne le directeur. Il constate que les œuvres accrochées aux murs blancs de la Galerie UQAM peuvent respirer, du moins jusqu’à la fin de l’exposition qui se terminera le 20 avril prochain.

Crédit photo: Facebook

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