Envolée culinaire pour le Flyjin

À l’occasion de son dixième anniversaire, le restaurant bar Flyjin a revitalisé son menu, prouvant qu’il peut encore surprendre. Seule déception : les 13 nouveaux cocktails n’arrivent pas à séduire autant que les 23 plats gastronomiques qui s’ajoutent à la carte de l’établissement.

Caché dans le sous-sol d’un immeuble du Vieux-Montréal, le Flyjin, à la fois restaurant et boîte de nuit, révèle un bar à l’ambiance feutrée. Depuis son ouverture en 2013, le Flyjin s’est taillé une place de choix dans la vie nocturne de Montréal pour son ambiance festive. 

Selon le chef, Dong Hyun Kim, le restaurant gagnerait cependant à être connu pour son menu gastronomique. « Les clients viennent surtout ici pour la boîte de nuit. J’aimerais que les gens viennent découvrir notre menu et la qualité de nos plats. »

Le menu d’inspiration asiatique du Flyjin se démarque entre autres par ses assiettes de homard cuit au miso, de makis et de bœuf wagyu fondant.

Cocktails ambitieux pour le Flyjin

Faits de sirops maison et d’alcool de qualité, « tous les cocktails sont uniques », déclare le mixologue Juan Castro. Ce dernier a conçu la nouvelle liste de cocktails du Flyjin en collaboration avec Nathan Marks, également mixologue. Après deux mois de travail, ils présentent des mélanges intéressants de saveurs « sud-américaines et japonaises », explique Juan Castro.

Toutefois, malgré la réputation établie du Flyjin en tant que boîte de nuit prisée, le restaurant trébuche sur le terrain des cocktails. Les boissons mises de l’avant par l’équipe du restaurant suscitent une surprise mitigée.

Le Mont Fuji, encensé par Juan Castro comme le « meilleur » breuvage du menu, est une création audacieuse à base de sirops de banane et d’horchata. Bien que savoureux, le résultat est décevant. Il n’arrive pas à atteindre les éloges qu’on lui prête. 

Le Bellabloom Fizz, recommandé par le serveur, laisse quant à lui un arrière-goût déroutant qui évoque curieusement le ketchup. Une association de saveurs maladroite qui a quelque peu déçu.

Une destination gastronomique

En dépit de ce faux pas, le Flyjin se rattrape brillamment avec son menu gastronomique. Composé d’ingrédients de haute qualité, chaque plat offre une expérience culinaire intéressante, malgré quelques fausses notes mineures. 

Chaque addition au menu a fait l’objet d’un test rigoureux sur une période d’un an et demi. C’est le cas des makis, un des « plus grands succès » du Flyjin selon le chef Dong Hyun Kim, qui sont demeurés sur le menu pendant deux mois. Ce sont de bonnes bouchées gourmandes faites de saumon, de thon, d’avocat, de concombre, de tartare de pétoncles et de caviar. Malgré l’algue un peu trop présente, chaque pièce soulève des notes intéressantes et harmonieuses.

Le tataki de bœuf A5 wagyu, un plat vivement recommandé par le chef, est parfaitement assaisonné, la sauce un peu sucrée se marie bien à la viande. Le bœuf est fondant en bouche et les grains de riz soufflé, déposés délicatement sur chaque tranche, apportent une belle complexité à l’assiette.

Le plateau de nigiris choisis par le chef témoignent, encore une fois, de la fraîcheur irréprochable des poissons. Malgré la cuisson un peu inégale par moment, le homard au beurre de miso sucré au soja,  reste tout de même un délice. 

Seul petit faux pas, les huîtres au miso cuites au four, accompagnées d’une mayonnaise au soja sucré, sont trop salées. Elles ternissent légèrement la symphonie de saveurs qui caractérise le reste du repas. 

En entrevue avec le Montréal Campus, Dong Hyun Kim souligne les talents de son équipe, qui ne cesse d’élever les standards gastronomiques attendus d’une boîte de nuit. Il indique également que, même s’il est parfois difficile de faire des profits avec le menu en raison des coûts reliés aux ingrédients de haute qualité, sa «mission en tant que chef est de rendre les clients heureux » et c’est ce qu’il veut faire avec le Flyjin. 

Chose certaine, Dong Hyun Kim réussit cette mission avec son nouveau menu gastronomique qui se démarque par la fraîcheur des ingrédients et l’harmonie des saveurs. Bien que le Flyjin soit déjà réputé comme boîte de nuit, son menu gastronomique vaut le détour. Arrivez dès 19 heures pour en profiter pleinement, avant que celui-ci se transforme en boîte de nuit sur les coups de 23 heures.

Mention photo : Léo Mercier-Ross

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