En raison de la pandémie de COVID-19, il faudra attendre au moins l’automne 2022 pour voir du hockey masculin chez les Citadins de l’UQAM. Mais l’équipe doit toujours régler un important dossier avant de sauter sur la patinoire : trouver une ligue dans laquelle jouer.
Après avoir annoncé le projet en janvier 2019, les responsables des Citadins de l’UQAM se sont immédiatement lancés à la recherche d’une ligue où leur future équipe pourrait évoluer.
Le premier réflexe a été de regarder vers l’association des sports universitaires de l’Ontario, où trois équipes de hockey du Québec — les Redbirds de McGill, les Stingers de Concordia et les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) — évoluent présentement.
Toutefois, la ligue de l’Ontario a prévenu l’UQAM que leur équipe ne pourrait pas rejoindre ses rangs. « Lorsque nous sommes arrivés avec notre projet en 2019, la ligue de l’Ontario était en profonde restructuration, et leur but était de réduire leur nombre d’équipes, pas de l’augmenter », a expliqué le coordonnateur du programme de sports d’excellence des Citadins de l’UQAM, Daniel Méthot.
Depuis ce moment, les Citadins ont entamé des discussions avec différents acteurs du milieu pour trouver une alternative. Toutefois, ces négociations vont au-delà de l’aspect sportif, ce qui fait en sorte qu’aucune solution n’a encore été trouvée, même deux ans plus tard.
« C’est une décision qui n’implique pas que nous. Nous devons avoir des discussions avec les autres universités et différents acteurs du milieu, mais c’est un processus complexe. »
– Daniel Méthot
De plus, la plupart des pourparlers qu’avaient les Citadins avec leurs partenaires ont pris fin avec l’arrivée de la pandémie en mars 2020. « Tout le monde avait d’autres chats à fouetter », a rappelé M. Méthot.
Il est donc impossible pour les Citadins d’espérer un lancement du programme en 2021, et M. Méthot a confirmé qu’il vise désormais l’automne 2022.
Vers une ligue uniquement québécoise ?
L’idée de créer une division universitaire au Québec, qui serait chapeautée par le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), demeure dans l’air. Le RSEQ s’occupe déjà de la ligue universitaire féminine, ainsi que des ligues collégiales et du niveau secondaire.
Cependant, dans l’immédiat, cette idée ne fait pas l’unanimité dans le milieu, puisque même avec l’arrivée de l’UQAM, il n’y aurait que quatre formations dans la division masculine.
« Si peu d’équipes, ce n’est pas l’idéal pour une ligue », a souligné l’entraîneur-chef de l’équipe masculine des Stingers de Concordia, Marc-André Élément.
Selon lui, pour avoir une ligue compétitive, il faudrait au moins cinq équipes, comme c’est le cas dans la division féminine. L’entraîneur espère toutefois qu’à long terme, plus d’universités de la province auront le courage de se lancer dans l’aventure.
« Il y a un grand bassin de joueurs dans les rangs junior et collégial au Québec, donc on pourrait avoir beaucoup plus d’équipes universitaires », a-t-il dit. M. Élément a notamment cité en exemple l’Ontario, qui compte 17 équipes universitaires.
De leur côté, l’Université McGill et l’UQTR ont salué la création du programme à l’UQAM, mais elles n’ont pas voulu commenter la possibilité de créer une ligue québécoise.
Le RSEQ reste prudent
Questionné sur la possibilité de créer une division au Québec, le responsable du développement et des opérations hockey du RSEQ, Stéphane Auger, n’a pas voulu trop s’avancer.
« Tout le monde s’entend pour dire que l’idéal serait d’avoir une ligue universitaire québécoise éventuellement, mais c’est peut-être plus un objectif à moyen terme », selon lui.
L’ex-arbitre de la Ligue nationale de hockey n’a pas voulu détailler davantage l’échéancier visé, ni les critères qui seraient essentiels à la création d’une telle division, mais il est d’avis qu’une ligue universitaire québécoise serait bénéfique pour le développement des joueurs de la province.
En plus de travailler avec le RSEQ, Daniel Méthot a confirmé que l’UQAM a aussi eu des discussions avec des équipes des Maritimes, qui ont leur propre ligue.
Des défis financiers à surmonter
En plus de se trouver une ligue, les Citadins doivent aussi chercher des partenaires financiers pour assurer la pérennité du programme.
En effet, un don d’un million de dollars de la famille Molson, propriétaire de la brasserie du même nom et des Canadiens de Montréal, a permis à la direction des Citadins de donner le coup d’envoi à leur projet en 2019, mais la somme reçue n’était pas suffisante pour leur permettre de lancer le programme sur le champ.
« Nous avons eu de bonnes discussions avec de possibles partenaires en 2019, mais tout s’est arrêté quand la pandémie est arrivée en mars 2020 », a mentionné M. Méthot.
Malgré ces défis, le coordonnateur demeure confiant que l’équipe de hockey des Citadins verra bel et bien le jour.
« Il reste encore quelques étapes à franchir, mais nous sommes plus près du fil l’arrivée que de la ligne de départ. »
Si elle désire que son équipe saute sur la glace en 2022, l’UQAM devra faire connaître ses intentions au RSEQ dans les prochains mois.
Mention photo : Édouard Desroches | Montréal Campus
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