La pandémie a interrompu les activités des Citadins de l’UQAM, mais certains et certaines athlètes, eux, ne s’arrêtent pas. Anyssa Ibrahim, joueuse de soccer de 21 ans, débarque à l’UQAM avec trois ans d’expérience de jeu aux États-Unis, plus motivée que jamais à atteindre ses objectifs.
«L’UQAM était un choix facile, je n’avais pas d’autres universités en tête,» raconte Anyssa, étudiante en première session au baccalauréat relations internationales. Après trois années d’études dans des universités américaines, elle est fraîchement de retour au Québec.
Anyssa a grandi à Montréal, puis à Repentigny. C’est en secondaire 2 qu’elle est revenue dans la métropole pour entreprendre un programme de sport-études plus sérieux. « C’est là que tout a commencé », estime-t-elle.
À partir de son intégration à la concentration soccer du Centre national de haute performance (CNHP) , les participations aux équipes du Québec et à l’équipe nationale se sont enchaînées. Après le secondaire, une bourse l’a emmenée à jouer au soccer en Floride, puis à Washington. C’est un entraîneur qu’elle connaissait, qui était déjà en contact avec un entraîneur en Floride, qui a évoqué la possibilité qu’elle parte jouer à l’étranger. « Ils ont communiqué, j’ai envoyé une vidéo et ça s’est fait comme ça», explique-t-elle.
Toutefois, sa décision de continuer son parcours à l’UQAM s’est faite naturellement, voire instinctivement. Connaissant déjà l’entraîneur-chef des Citadins, Alexandre Da Rocha, depuis sept ans, elle savait qu’une place au sein de l’équipe lui était assurée. L’étudiante a été en effet athlète du Club de Varennes, où M. Da Rocha était directeur sportif. Les liens étroits qu’Anyssa entretient avec sa famille, restée au Québec, ainsi qu’avec ses amies, joueuses des Citadins, l’ont convaincue de revenir. « Je pense qu’elle a vécu ce qu’elle voulait vivre aux États-Unis, mais elle est très sereine à l’idée de revenir ici, […] d’être proche [de sa famille] et de ses amis », estime M. Da Rocha.
Après avoir étudié pendant presque trois ans la criminologie aux États-Unis, elle a considéré le programme de droit de l’UQAM. Cependant, sa passion pour les voyages et son intérêt pour les cultures étrangères l’ont poussée à opter pour le baccalauréat en relations internationales, où elle se sent à sa place. «C’est quelque chose de nouveau, c’est vraiment ça qui m’intéresse », déclare-t-elle.
Horaire et pandémie
L’horaire d’Anyssa est assez chargé : entre les pratiques des Citadins, ses cours et son emploi à temps partiel à l’entretien ménager de l’Institut de Cardiologie de Montréal, elle se réserve tout de même du temps pour puiser son énergie auprès de sa famille ainsi que ses amies, un petit groupe de filles très proches. « On se parle presque chaque jour […] on se niaise tout le temps entre nous, on est toujours en train de se faire des jokes», raconte Karima Lemire, également joueuse de soccer des Citadins, qui connaît Anyssa depuis dix ans.
Mais avec le sport-études et les tournois auxquels elle participe depuis son enfance, Anyssa semble depuis longtemps connaître l’importance de la rigueur, de la responsabilisation et du sens des priorités: « Je pense que c’est rendu une question d’habitude aussi. Depuis que je suis très jeune, je suis capable de balancer mon horaire, de gérer mon temps. »
Toutefois, la pandémie a permis un léger repos dans le mode de vie occupée de l’étudiante, les parties de soccer étant annulées depuis le début de l’automne, et les pratiques, interrompues depuis octobre. « Depuis le primaire, je n’ai jamais vraiment fait d’école sans soccer, alors c’est un peu bizarre », avoue-t-elle, soutenant qu’elle doit quand même continuer à s’entraîner de son côté. « La COVID-19, c’est un peu une sorte de pause, mais l’école, ça n’arrête jamais. Et là, je travaille aussi», explique Anyssa, qui n’avait pas d’emploi lorsqu’elle était aux États-Unis.
L’importance du soccer
Le soccer fait partie de la vie d’Anyssa depuis qu’elle a quatre ans, mais c’est avec les années que sa passion est devenue un objectif professionnel concret. « Le cheminement d’une femme dans le monde du sport est plus difficile, mais [être joueuse de soccer professionnelle] est encore une ambition. Mon but, après l’université, c’est de jouer pro, si possible en Europe», affirme-t-elle. L’athlète désire terminer ses études avant tout, laissant encore percevoir dans son attitude une éthique de travail irréprochable. C’est d’ailleurs cette même rigueur qui s’ancre dans l’approche de l’entraîneur des Citadins de l’UQAM. «Difficile de trouver une équipe qui travaille plus fort que nous,» déclare M. Da Rocha.
Et c’est aussi cette ardeur au travail qu’admire Anyssa lorsqu’elle parle de Cristiano Ronaldo, joueur de soccer étoile pour la Juventus en Italie, l’une de ses grandes inspirations. Il devient alors facile d’observer des similitudes entre l’étudiante de l’UQAM, qui respire l’humilité, et le joueur de soccer portugais, lorsqu’elle vante le mode de vie actif de celui-ci, « qui n’arrête jamais ». Mais selon M. Da Rocha, Anyssa est elle aussi un modèle, « un bel exemple de travail pour ses coéquipières ».
Sa meilleure amie Kamira Lemire, également sa complice de jeu, est aussi très impressionnée par sa technique. Mais ce qu’elle retient le plus de son amie, c’est sa grande écoute, sa personnalité calme et posée: « Peu importe la situation, Anyssa ne va jamais perdre la tête. »
La famille d’Anyssa, assez sportive, l’a aussi toujours supportée dans ses rêves et ses projets. La carrière professionnelle d’Anyssa n’est pas encore commencée, mais l’athlète semble déjà avoir un bon lot de partisans.
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