Le sondage quinquennal ICOPE (Indicateurs de conditions de poursuite des études)— effectué dans tout le réseau de l’Université du Québec (UQ) — est actuellement mené auprès des nouveaux étudiants de l’UQAM. Lors du dernier coup de sonde, en 2011, l’Université affichait le pire taux de participation du réseau avec un maigre 20 %. Cette année, la situation est en voie de s’améliorer.
« Nous avons remarqué que le taux de participation ne cessait de décroître au fil des années, donc nous avons mis les bouchées doubles afin de renverser cette tendance », commente l’agente de recherche pour le Service de planification académique et de recherche institutionnelle (SPARI), Laurence Pilon-Marien.
Une initiative dont se réjouit Sylvie Bonin, agente de recherche pour la Direction de la recherche institutionnelle (DRI) pour l’UQ. « L’UQAM se positionne présentement au troisième rang au niveau participatif», précise-t-elle en soulignant que 13 500 uqamiens ont été sollicités pour participer cette année.
En 2011, le taux de participation global au sondage n’était que de 30 %. Dans certains établissements, cette proportion pouvait atteindre 70 %. L’UQAM a quant à elle fait piètre figure avec un taux de participation de seulement 20 %. Une situation qui n’inquiète toutefois pas Mme Pilon-Marrien. « Bien que la participation semble très basse, il faut se rappeler l’énorme bassin de répondants de l’UQAM. Par exemple, en 2011 nous avons eu à peu près 2000 répondants. Ça semble peu, mais lorsque nous nous comparons à d’autres universités qui ont un taux de participation supérieur au nôtre, on s’aperçoit qu’en fait, le nombre de participants s’équivalait. Donc, en perspective nous avons eu toutes les données nécessaires afin de tirer nos conclusions et de fournir les outils nécessaires à un support personnalisé. »
Utile, ICOPE?
Sylvie Bonin met l’accent sur la nécessité du sondage qui a vu le jour en 1990. « Les données qu’ICOPE fournit permettent de compléter celles que les universités possèdent déjà, comme le sexe ou la langue maternelle des étudiants, explique-t-elle. L’enquête nous donne des détails sur la situation économique, familiale, et même sur la santé des répondants. »
Le rapport de 2011 a démontré que le tiers des étudiants de premier cycle se considéraient dans une situation économique précaire. Cette proportion augmentait légèrement à la maîtrise (32 %) et au doctorat (36 %). Près de la moitié des étudiants au baccalauréat avaient besoin de trois sources de revenus différentes, c’est-à-dire, d’un emploi à temps partiel, du soutien des parents et des prêts et bourses.
De plus, on y apprenait que 22 % des nouveaux inscrits connaissent mal les débouchés de leur programme sur le marché du travail, et que seulement 27 % des répondants considéraient qu’ils avaient une connaissance globale « élevée » de leur programme. Malgré, le doute que représente l’arrivée dans un nouveau programme, 76 % d’entre eux jugeaient leur choix définitif.
Selon la directrice du SPARI, Sylvie Quéré, la poursuite du retour à l’équilibre budgétaire engagée par l’administration du recteur de l’UQAM Robert Proulx renforce la nécessité d’ICOPE. « Les résultats que nous recueillons servent à solidifier l’argumentaire lorsqu’un service veut faire du lobbying, indique-t-elle. Si on prend l’exemple des parents étudiants, ceux-ci nécessitent un soutien adapté, et des services comme le Comité de soutien aux parents étudiants les aident dans leur parcours scolaire avec la mise en place d’un CPE [il y en a trois actuellement à l’UQAM]. ICOPE fournit alors toutes les informations nécessaires pour justifier la raison d’être de tels services aux hautes sphères administratives, ou même au gouvernement. »
Toutefois, selon Mme Quéré, il n’y a pas de lien de causalité direct entre l’ICOPE et les politiques que l’UQAM adopte en fin de compte. Un avis que dément la porte-parole de l’institution du Quartier latin, Jenny Desrochers. « Les données issues de l’enquête ICOPE guident les dirigeants de l’UQAM dans leurs décisions, notamment celles qui concernent la vie académique », a-t-elle soutenu dans un échange de courriels avec le Montréal Campus.
Il faudra attendre le rapport de 2016 pour voir si les efforts fournis par l’UQAM porteront fruit. Le taux de participation semble prometteur, reste à voir si les données auront des conséquences sur la sphère administrative de l’université montréalaise.
Photo: CATHERINE LEGAULT
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