Philippe Brach | Belle soirée pour mettre le feu

Philippe Brach a enflammé la scène du National jeudi dernier pour sa rentrée montréalaise, sur une scène décorée de fourrures et de crânes d’animaux devant laquelle la foule s’est entassée. Décidément, Montréal était prête à accueillir celui qui est Né pour être sauvage.

Plus ça allait, plus le public regardait sa montre. Cinq minutes. Dix minutes. Quinze minutes. Finalement, le frisé a fait son entrée sur scène portant un masque de lézard et un chandail «C’est bon en steak!». Tout de suite, on lui pardonne le retard. Accompagné de quatre musiciens et d’un quatuor à cordes, il a lancé le spectacle sur la pièce Portraits de famine, de l’album du même nom.

Pour le plus grand plaisir des spectateurs, il ne s’est pas contenté des chansons de son dernier album. Il a revisité des pièces de La Foire et l’ordre, son premier opus et a même interprété une reprise du morceau Paranoid Android de Radiohead. On a également eu droit à un passage des Beastie Boys incorporé à son Race-pape.

De la grande visite

Le chanteur frisé l’a présentée comme une de ses bonnes amies, le public l’a deviné et a rempli la salle de cris de joie alors qu’arrivait sur scène la seule et unique Klô Pelgag. On se doutait bien de la possibilité qu’elle fasse une apparition, elle qui a prêté sa voix au morceau Si proche et si loin à la fois.

Il ne manquait que Louis-Jean Cormier, lui qui signe la réalisation de l’album Portraits de famine, comme se plaisait à le rappeler un fan bien imbibé dans la foule.

Un spectacle accessoirisé

Philippe Brach est mieux connu comme chanteur et guitariste. On était donc bien surpris de voir un module de son à ses côtés, généralement utilisé pour la reproduction de sons de percussions. Philippe s’est amusé à nous rappeler : «Moi, j’aime ça crisser des malaises!» Étant l’excentrique qu’il est, les enregistrements sur le module n’étaient pas des percussions, mais bien des rires en canne, des chansons de Dan Bigras (une blague qui revenait beaucoup dans le spectacle) et même un extrait d’une publicité de Dodge RAM. Malaises suivis de rires en communion.

Avant l’entracte, Philippe Brach nous a prévenus d’une boîte à suggestions qui se trouvait au fond de la salle. Le but: permettre aux gens de Montréal de dire aux gens de Québec ce qu’ils pensent de leur ville. De notre côté, nous aurions droit aux révélations de l’opinion des gens de St-Anaclet-de-Lessard. Mais, coup de théâtre! Au retour de la pause, ce sont nos propres commentaires envers les résidents de Québec qui ont été lus. Rien de très scandaleux, seulement huit Montréalais sur les 700 présents se sont prêtés au jeu.

Le public a eu droit à un rappel, mais comme on dit, toute bonne chose a une fin. Le chanteur a terminé sa rentrée montréalaise en remerciant ses musiciens tel un pasteur américain dans toute sa flamboyance, surtout fidèle à lui-même. Après presque trois heures de show, on était en sevrage D’amour, de booze de pot pis de topes mais surtout, de Philippe Brach.

SET LIST

Portraits de famine

Ton silence m’aspire

L’Amour au temps du cancer

Père parti, mère mono, fils fendu, fuck les flos

Race-Pape

Dans ma tête

Le matin des raisons

Nos bleus désirs

Monsieur le psy

ENTRACTE

Bonne journée

Ressac sur ta peau

Alice

Si proche et si loin à la fois

Paranoid Android (reprise de Radiohead)

Crystel

C’est tout oublié

Né pour être sauvage

Héroïne

Le bonheur tousse moins qu’avant

RAPPEL

Gaston

D’amour, de booze, de pot pis de topes

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