Pour la première fois depuis 1986, le Québec a droit à un nouveau disque de Serge Fiori. L’italo-québécois maintenant âgé de soixante-deux ans se vide le cœur dans l’album éponyme, qui est autant une critique sociale qu’une œuvre introspective.
Accompagné de sa guitare à douze cordes, le chanteur et guitariste part le bal avec Le monde est virtuel, une piste qui illustre son désillusionnement du monde branché d’aujourd’hui. L’auteur-compositeur-interprète aborde aussi dans ses mélodies des thèmes variés comme la droite politique, les problèmes familiaux et l’amitié inconditionnelle. Le musicien parmi tant d’autres se tourne même en autodérision dans Démanché et Zéro à Dix. Le contenu de ses paroles est franc et intelligent sans tomber dans le côté plus philosophique de Fiori qu’on peut entendre dans L’Heptade d’Harmonium.
Du côté instrumental, Fiori en mode solo s’éloigne aussi des styles folk et progressif d’Harmonium. On peut discerner des similitudes ici et là, mais Serge Fiori ressemble plutôt à Fiori-Séguin avec une touche plus marquée de blues et de pop.
Malgré l’usure du temps, la voix du chanteur a peu changé et demeure sublime, étant à elle seule un instrument à part entière. Elle est mise au premier plan et les guitares, claviers et percussions servent plus d’accompagnement qu’autre chose dans la majeure partie des pistes.
L’album se clôt d’une manière calme avec deux chansons où Fiori est accompagné d’un piano électrique, suivi d’un épilogue. Le ton est différent comparé au reste du disque et c’est une finale satisfaisante à une aventure intense.
Les adeptes qui cherchent les mélodies d’Harmonium dans le nouvel album de Serge Fiori feraient bien mieux de passer leur tour. Ce nouvel opus est plutôt une nouvelle œuvre poétique et profondément personnelle d’un homme dans la soixantaine.
Serge Fiori, Serge Fiori. 4 mars 2014
Crédit photo: Facebook
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