Le Centre des femmes (CDF), un groupe féministe à l’UQAM, dénonce la faible représentation des uqamiennes dans le mouvement étudiant, ainsi que le manque de visibilité du Centre au sein de l’Université.
L’agente de liaison interne et ancienne trésorière du CDF, Vanessa Mercier affirme qu’en travaillant avec le Comité-femme de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) pour faire circuler des messages et des pétitions, le Centre a contribué à l’amélioration du statut des femmes à l’UQAM.
Le conseil exécutif de l’ASSE pour l’année 2011-2012 est composé de sept hommes et d’une femme. En contrepartie, son Comité-femme s’assure de travailler sur les problématiques féministes. «Bien que les femmes n’occupent pas beaucoup de postes officiels, elles occupent beaucoup de postes de collaboratrices et s’assurent que les positions féministes de l’Association soient clairement annoncées», soutient Gabrielle Desrosiers, membre élue du Comité-femme de l’ASSE. À l’UQAM, cinq des sept associations facultaires sont composées majoritairement par des femmes.
Manque de visibilité
Vanessa Mercier déplore également que l’UQAM ne se concentre pas assez sur la condition féminine. Elle affirme que même si certains services sont offerts, très peu d’étudiantes en connaissent même l’existence. «Apparemment, l’amélioration de la condition féminine sur le campus n’est pas un intérêt central.»
Yannick Richer, conseiller à la vie étudiante, explique que le Centre des femmes reçoit les mêmes subventions financières que tous les groupes agréés, soit 1700 $ pour le fonctionnement et 2000 $ pour les activités pendant une année scolaire. «Le centre bénéficie de la même visibilité que tous les autres groupes agréés de l’Université. À part de changer le local où il est situé, affirme le conseiller à la vie étudiante Réjean Langlois, je ne vois pas ce qu’on pourrait faire de plus.»
La coordonnatrice du Réseau québécois en études féministes (REQEF) et chargée de cours de sociologie à l’UQAM, Sandrine Ricci voit d’un bon œil le féminisme de l’Université. «On peut quand même dire que c’est mieux d’être ici qu’ailleurs. Historiquement, l’UQAM est à l’avant-garde pour l’intégration du féminisme à travers les cours donnés, surtout dans les disciplines de sociologie, travail social et sexologie», déclare-t-elle. Elle croit tout de même que certains problèmes restent à régler, notamment, dans les secteurs où, traditionnellement, l’approche féministe a moins d’impact de représentation, comme les sciences de la gestion et les sciences pures.
Depuis sa création il y a bientôt vingt ans, le CDF a pour but d’informer et de sensibiliser les étudiants à la condition féminine par la création d’ateliers, d’espaces de discussions et d’un centre de documentation. «J’aime sentir que je fais partie d’un mouvement qui rejoint les gens de façon individuelle et solidaire à la fois. J’aime croire que nous participons toutes à la pérennité du centre», affirme Vanessa Mercier.
D’autres groupes ressources pour les étudiantes sont disponibles sur le campus. «L’UQAM possède l’Institut de recherches et d’études féministes, et le REQEF a un ancrage important à l’Université. Ce dernier a une plateforme de recherche et du personnel très compétent», ajoute Sandrine Ricci.
Crédit photo: Yessica Paola Valderrama Chavez
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