Plusieurs centaines de manifestants ont marché aujourd’hui dans les rues de Québec pour dénoncer les orientations budgétaires du gouvernement Charest, à l’occasion du congrès du Parti libéral du Québec (PLQ).
La manifestation «Rouges de colère… contre les libéraux» a été organisée par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics et de la Coalition régionale de Québec-Chaudière-Appalaches et a réuni des Québécois provenant de tous les milieux. Les deux coalitions regroupent au total 175 groupes populaires, syndicats, groupes de femmes et associations étudiantes. Les manifestants ont protesté contre le dégel des frais de scolarité, les gaz de schiste, les augmentations de la tarification d’Hydro-Québec, la collusion et la «taxe santé».
Des militants des quatre coins du Québec se sont rejoints au Centre Lucien-Borne vers 11 heures, où Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), membre de la coalition, a pris la parole sous une surveillance policière accrue. «Le gouvernement Charest tente de nous faire croire que la reprise économique et le retour l’équilibre budgétaire passent par les compressions et la privatisation de nos services publics, affirme le porte-parole de l’ASSE. Avec la «taxe santé» et la hausse de tarifs comme les frais de scolarité et l’hydroélectricité, ce gouvernement choisit des mesures qui augmentent les inégalités sociales».
Le «ras-le-bol populaire», tel que décrit par Ann Gingras, porte-parole du Conseil central de la Confédération des syndicats nationaux, se fait sentir chez des familles québécoises. Tel est le cas de Christine Gauthier, chargée de cours à l’Université Laval, accompagnée de ses deux jeunes enfants. «Mes filles savent pourquoi elles sont ici», déclare la mère, qui milite, entre autres, pour le bien-être des générations futures.
Les manifestants se sont ensuite dirigés vers les bureaux du ministère de l’Éducation pour dénoncer directement le dégel des frais de scolarité. Une sculpture carrée devant le ministère a été peinte en rouge.
La marche s’est terminée devant le Palais des congrès de Québec, où s’est déroulé le congrès du PLQ. Une barrière a bloqué l’accès à l’édifice et des dizaines de policiers ont surveillé les manifestants. Plusieurs discours ont été entendus. «Aujourd’hui est le début de notre colère, nous sommes indignés», a lancé la porte-parole de la CSN, Ann Gingras. Les manifestants en ont profité pour lancer des tomates à une affiche à l’effigie du premier ministre, sans oublier d’en diriger quelques-unes vers les médias.
Un militant libéral, Louis Coutu, a répondu aux manifestants par son compte Twitter. «Alors que certains lancent des tomates dehors, d’autres travaillent à façonner le Québec de demain.»
Crédit photo: Fanny Samson
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