« Before I Change My Mind » : une quête d’identité à travers la non-binarité

Le premier long-métrage du réalisateur canadien Trevor Anderson, Before I Change My Mind, a été présenté le mercredi 12 octobre dans le cadre de la 51e édition du Festival du nouveau cinéma (FNC). À travers les histoires de son protagoniste non binaire, le film aborde les premières expériences de l’adolescence et les questionnements identitaires.

Après un court-métrage d’animation de la réalisatrice et scénariste québécoise Ariane Louis-Seize en guise de prologue, le film d’Anderson a fait son début lors de la huitième journée du FNC 2022.

Robin (Vaughan Murrae) est un(e) jeune élève américain(e) dans le début de l’adolescence nouvellement arrivé(e) dans un collège d’une bourgade albertaine, vers la fin des années 1980. Empreint(e) d’un passé mystérieux, iel devra faire sa place dans un environnement violent et rempli du jugement des autres.

La scène d’introduction plonge au cœur du sujet de l’identité de genre dès les premières minutes. « C’est un garçon ou une fille? », se demande une élève de la classe, alors que Robin s’assoit seul(e) entre les groupes masculins et féminins distinctement séparés dans le gymnase.

Le réalisateur de Before I Change My Mind soutient que cette question d’identification à un genre devient peu à peu secondaire, tant la complexité des interactions entre les personnages apporte de nouveaux thèmes au cours de l’histoire.

« La simple idée de la recherche d’identité personnelle va beaucoup plus loin, se transforme en […] questionnements sur comment nous faisons partie de ce monde et quelles sont les conséquences de nos actions », explique le cinéaste canadien.

Une décennie inoubliable

À la manière d’un film de John Hughes (réalisateur de The Breakfast Club), Trevor Anderson a brillamment su offrir à l’audience un portrait vibrant des années 1980 dans Before I Change My Mind. Une bande-son atypique, un style vestimentaire de l’époque et des décors réussis sont des éléments remarqués du long-métrage.

Si cette décennie est représentée avec tant de justesse, c’est grâce au réalisateur qui tire son inspiration d’expériences personnelles.

« J’avais cet âge-là, durant les années 80 en Alberta, raconte M. Anderson. J’aime penser que ce n’est pas une histoire sur ce qui est réellement arrivé, mais une histoire sur la manière dont j’ai pu ressentir tout ça. »

Un goût de liberté

La période d’incompréhension et de découverte caractéristique de l’adolescence (sentiments, alcool, sexualité) est mise en valeur à travers les 89 minutes du long-métrage. Le public est témoin des réactions des protagonistes quant à leurs premiers amours et amitiés, mais aussi à leurs premiers délits et excès.

Cette liberté permet à des relations improbables de se développer entre les personnages. Robin se lie d’amitié avec Carter (Dominic Lippa), un intimidateur de l’école, ainsi qu’Izzy (Lacey Oake), la fille populaire. Parfois pour le meilleur, mais parfois pour le pire, car ces personnages secondaires l’obligeront souvent à prendre de dangereuses décisions.

« Ça devient une réflexion sur pourquoi nous acceptons des relations qui ne sont pas bonnes pour nous, comment est-ce que nous devenons complices d’abus sur d’autres pour parvenir à nos fins », souligne le réalisateur.

De nouveaux projets pour Anderson

Before I Change My Mind a tenu sa première mondiale le 10 août dernier au Festival international du film de Locarno et sa première canadienne le 16 septembre au Festival du film de l’Atlantique à Halifax. Trevor Anderson travaille actuellement sur deux autres projets, I Don’t Know About You et Goodbye Forever.

Ce dernier constitue en quelque sorte « l’extension naturelle de Before I Change My Mind », termine le cinéaste.

Mention photo : Festival du nouveau cinéma

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