Dans sa première bande dessinée, paru le 5 avril, Confessions d’une femme normale, Éloïse Marseille raconte des bribes d’histoires de sa vie personnelle et rassure : les questionnements en lien avec la sexualité des femmes sont valides et surtout, universels.
« Toutes nos vies romantiques et sexuelles ont des histoires vraiment fucked up, des histoires vraiment drôles, des histoires vraiment belles et elles sont toutes normales », souligne Éloïse Marseille. L’autrice montréalaise est également tatoueuse et a étudié à l’Université Concordia dans le programme de Studio Arts.
Avec sa plume crue et authentique, ses illustrations originales et son personnage principal auquel plusieurs personnes pourront s’identifier, Éloïse Marseille parvient à faire rire et à faire réfléchir avec sa bande dessinée qu’elle qualifie d’auto-fiction.
Une bande dessinée thérapeutique
« Merci maman, tu es extraordinaire. Tu ne vas pas aimer ce livre, désolée ». C’est sur cette prémisse que débute la bande dessinée, dans laquelle différents thèmes liés à l’amour et à la sexualité sont abordés de front et sans censure.
Confessions d’une femme normale traite de sujets auxquels il est facile de s’identifier tels que la découverte de la sexualité, la pornographie, les règles ou encore les questionnements autour de l’orientation sexuelle. Toutefois, le fil conducteur de l’œuvre demeure la honte liée à la sexualité.
Éloïse Marseille raconte plusieurs tranches de vie dans sa bande dessinée. L’autrice aborde, entre autres, l’histoire d’une relation toxique qu’elle a entretenue avec un homme qu’elle surnomme « Connard ». « C’est ça le problème avec l’abus. Ceux qui le commettent ne s’en rendent même pas compte. Pis c’est ça qui fait vraiment chier », écrit-elle.
En entrevue avec le Montréal Campus, l’artiste explique que l’écriture de la bande dessinée a été difficile, mais qu’elle a également été thérapeutique pour elle.
Une signature qui se distingue
Dans ses illustrations, Éloïse Marseille utilise beaucoup les teintes de rose et de bleu. Ses personnages sont caractérisés par des visages très expressifs qui les rendent attachants et comiques. Une signature propre à l’autrice, qui adore le format bande dessinée pour raconter des histoires avec une touche d’humour. Pour elle, c’est également un moyen d’exprimer adéquatement ce qu’elle souhaite dire.
L’autrice précise que, malgré les sujets parfois plus délicats qu’elle traite dans son œuvre, elle souhaitait que le ton demeure positif et léger. À certains moments dans la bande dessinée, Éloïse Marseille démystifie certains tabous, notamment en lien avec les infections sexuellement transmissibles. Elle réussit tout de même à ne pas tomber dans un discours moralisateur, et c’est probablement l’une des forces de cette œuvre : aborder des sujets difficiles sans basculer dans la lourdeur.
Lâcher prise sur sa sexualité
L’autrice rappelle que les jeunes ressentent beaucoup de pression quant à leur sexualité. Par le biais de sa bande dessinée, elle veut rappeler aux lecteurs et aux lectrices que « tous les parcours sexuels sont corrects et sont normaux ».
À la fin de son œuvre, Éloïse Marseille parle à la jeune version d’elle-même. Elle s’adresse également à son jeune lectorat : « Pose-toi les questions que tu as, ne regarde pas de pornographie avant d’avoir eu des expériences sexuelles, fais-toi confiance et prends ton temps, il n’y a pas de stress! »
Par le biais de ses histoires tantôt cocasses et tantôt plutôt sérieuses, Éloïse Marseille réussit avec brio à nous faire sentir moins seul(e)s dans nos questionnements liés à la sexualité. Un vent de fraîcheur qui s’inscrit parfaitement dans les mœurs de notre époque.
La bande dessinée Confessions d’une femme normale des éditions Pow Pow est paru le 5 avril. « À partir de cette date, ces histoires-là ne m’appartiennent plus […], les gens en feront ce qu’ils en veulent », conclut l’autrice.
Mention photo Laetitia Arnaud-Sicari | Montréal Campus
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