Une nuit plus que réussie pour Les Louanges

Avec La nuit est une panthère, Vincent Roberge alias Les Louanges signe un premier album homogène et équilibré dans un mélange osé de styles qui valsent entre pop, rock alternatif, rap et jazz.

Deux ans après la sortie de son EP Mercure, Les Louanges lance La nuit est une panthère sous l’étiquette de Bonsound. D’Amex A) à Platane, les arrangements sonores sont bien ficelés et la voix originale du chanteur couvrant un large registre ajoute une touche singulière qui surprend à chaque piste.

Si Les Louanges est le projet solo du multi-instrumentiste Vincent Roberge, plusieurs musiciens ont tout de même contribué au succès de ce nouveau disque. L’apport du compositeur de jazz Jérôme Beaulieu et Félix Petit au saxophone et aux claviers est considérable et ajoute un côté plus jazz à certaines pièces telles que le titre accrocheur Jupiter.

Percer l’univers de l’artiste

La nuit est une panthère est une invitation à entrer dans le monde de Vincent Roberge, finaliste aux Francouvertes en 2017 ainsi qu’au Festival international de la chanson de Granby en 2015. Ses textes à saveur autobiographique accrochent dès les premières lignes. Tercel, avec son rythme très R&B, dépeint sur une mélodie décontractée la vie banlieusarde de Lévis d’où l’artiste est originaire. Les paroles chaleureuses et parfois humoristiques créent une proximité réconfortante avec la musique de l’artiste.

Les Louanges n’hésite pas non plus à lancer quelques flèches sur des sujets politiques : un choix audacieux et particulièrement bien réfléchi. « Justice sociale dont vous êtes les héros/mais tu laisses cracher Duhaime malgré tout dans radio », chante-t-il dans Romains, l’une des dernières chansons de l’album. Il y dénonce la culture du viol en lançant « Feck on va tous taper sur la même tête/de la même maudite qui aura voulu trop se plaindre/public shaming/official game ».

Bien que les thèmes abordés dans La nuit est une panthère ne soient pas nécessairement poétiques, passant de l’ancien emploi du chanteur à l’histoire d’un stalker, les textes charment toujours grâce à la plume sensible de Vincent Roberge. Soutenu par sa voix suave et des rythmes diversifiés, le style de l’artiste a l’effet d’un chant de sirène qui séduit et envoûte. Cette sensualité est d’ailleurs présente dans La nuit est une panthère, chanson que l’artiste avait présentée en première lors d’une des soirées d’ouverture aux Francouvertes cette année.

Oser combiner les genres

Amex A), Kekaula, Amex B), et Amex C), ces segments instrumentaux qui parsèment les chansons, sont loin d’être de simples intermèdes entre les « vrais morceaux », mais servent plutôt à créer un dialogue entre les différentes pièces aux harmonies changeantes. Ils créent une sorte de transition nécessaire sans quoi l’album serait trop dense et disparate.

La force de ce disque réside aussi dans le fait que l’artiste n’a pas hésité à sortir de sa zone de confort. Tercel, par exemple, transporte dans un univers musical où le flow de l’artiste diffère nettement en étant plus proche du rap que de la pop.

Les Louanges clôt son album avec brio grâce à Platane, une sorte de berceuse apaisante qui tranche avec l’ambiance générale de disque. Un choix judicieux qui permet de mieux se poser en attendant déjà le prochain album.

Photo : Jean-François Sauvé

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