Le zéro déchet : difficile à appliquer à l’UQAM

Chaque année, 685 kilogrammes de déchets sont produits par habitant, selon l’organisme provincial Recyc-Québec. Conscients de cette problématique, des Québécois ont décidé d’adopter le mode de vie zéro déchet et zéro gaspillage; une initiative durable, économique, mais peu réalisable entre les murs de l’UQAM.

Malgré son souci environnemental, la cafétéria La Verrière, située dans le pavillon Hubert-Aquin, n’offre pas la possibilité, à ceux qui souhaitent pratiquer le zéro déchet, d’apporter leurs propres contenants pour remplacer les assiettes en carton et en styromousse à usage unique qui y sont imposées. « Nous ne sommes pas prêts pour cette étape qui demande opérationnellement une réflexion plus large de tous les enjeux qui y sont liés », affirme le directeur des services alimentaires de l’UQAM, Louis Marcoux.

Un mode de vie à temps plein

L’une des pratiques courantes des adeptes du zéro déchet est de ne pas jeter leurs résidus alimentaires à la poubelle. « Si tu habites dans une ville où il y a du compost municipal, ça fait toute une différence », soutient la cofondatrice du collectif citoyen Éco-système, qui a inspiré le premier Festival Zéro Déchet à Montréal, Laure Caillot.

Malheureusement, il s’agit d’un service que l’université n’offre pas encore à ses étudiants. « L’UQAM évalue sérieusement la possibilité de se doter d’un service de compostage. Elle souhaite donc étudier tous les tenants et aboutissants de l’implantation d’un tel service, et ce, dans le but de prendre une décision éclairée », explique la porte-parole de l’UQAM, Jenny Desrochers.

Selon un rapport publié dans la revue américaine Science Advances, sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique qui ont été produites entre 1950 et 2015, seulement 9 % ont été recyclées.

Pour remédier à cette situation, « on peut réduire sa consommation de certains produits qui correspondent à 80 % de tous les déchets de plastique qui se retrouvent dans l’océan et les dépotoirs, comme les sacs de plastique, les bouteilles d’eau et les plats pour emporter », explique Chantal Plamondon, cofondatrice de l’entreprise Vivre sans plastique, qui offre des solutions pour réduire sa consommation de plastique. « Plus les gens vont le demander, plus ça va devenir la norme, comme les sacs en plastique il y a dix ans », continue-t-elle.

Selon un sondage mené par le Jour de la Terre et IGA, les Canadiens gaspillent en moyenne 400 $ d’aliments par année. « Un truc pour diminuer le gaspillage alimentaire, c’est de planifier. Prendre 20 minutes, au début de ta semaine, pour te demander “Qu’est-ce que je vais manger cette semaine? Qu’est-ce que je dois acheter? ” et planifier les recettes », conseille Bernard Lavallée, mieux connu sous le nom du nutritionniste urbain. « Sinon, on jette directement notre argent à la poubelle », continue-t-il.

S’enrichir petit à petit

« Ce mode de vie est souvent associé au coût de l’épicerie. En termes de budget, il faut regarder de manière beaucoup plus large », explique Laure Caillot, également auteure du blogue Lauraki, maman zéro déchet. Afin de réduire les frais reliés à certains achats, elle fait son propre rince-bouche, des produits ménagers à base de vinaigre et de pelures d’oranges, et organise des soirées avec ses amies pour échanger leurs vêtements.

Les articles zéro déchet sont reconnus pour leur durée de vie supérieure en comparaison à leur homologue à usage unique ou de moins bonne qualité. « C’est un peu plus cher à court terme, mais grâce à la durabilité des produits, ça devient économique. De toute façon, je suis persuadée que la planète en vaut la peine », soutient Chantal Plamondon.

 

photo: DANIELA VARGAS ROJAS MONTRÉAL CAMPUS

Plusieurs marchands ont profité du premier Festival Zéro déchet pour faire la promotion de leurs produits naturels et sans déchets.

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