C’est un Damien Robitaille un peu nerveux qui a ouvert la première soirée de compétition de la 20e édition des Francouvertes. Celui-ci a démontré un brin de nostalgie en interprétant Mètres de mon être, chanson présentée pour la première fois au concours en 2005. Retour sur ce rendez-vous annuel des friands de découvertes musicales, qui s’agglutineront dans l’ambiance feutrée du Cabaret Lion d’Or à tous les lundis soir pour les deux prochains mois.
La démarche un peu incertaine, Étienne Hamel, l’homme derrière le groupe Nicolet, s’est avancé sur la scène. De la même manière qu’il crée ses chansons, il utilisait seulement sa voix aérienne, accompagné de sa guitare. Alors que ses mélodies progressaient, ses musiciens se sont greffés à lui pour donner une profondeur à cette musique tantôt jazz, tantôt folk.
C’est que ce band, lorsqu’Étienne Hamel a lancé sa candidature au dernier jour des inscriptions, n’était alors qu’à l’état embryonnaire. «C’était un peu irréfléchi, un peu dernière minute, mais ça va bien se passer», avoue le chanteur de Nicolet. La formation est encore jeune, et laisse parfois la nervosité et le manque de chimie transparaître derrière la fougue avec laquelle ils jouent. Après tout, «nous n’avons fait que deux ou trois shows avant ce soir», a rigolé Étienne.
Bonheur désabusé
Les concours n’ont rien d’un mystère pour le second candidat, Éric Charland. C’est en participant à celui de Petite-Vallée en Gaspésie qu’il s’est fait repérer par un promoteur européen, qui lui permettra de chanter sur les scènes du Vieux continent. «Les Francouvertes, c’est à un autre niveau, c’est le premier pas avant d’embarquer sur la scène professionnelle», explique l’ancien résident de Sainte-Julie. Ses pièces illustrent la quête identitaire propre à la génération Y, toujours à la recherche du bonheur, à laquelle il s’identifie tant. Le spectateur s’y identifie aussi, c’est là la grande force de cet interprète. Il offre une musique pop accessible, sans prétention, aux paroles vibrantes.
Qu’il interprète une balade seul au piano ou un morceau plus groovy avec ses deux musiciens, un souci est apporté au choix des mots qui font écho chez ceux qui l’écoutent, un élément fort important pour Éric Charland. «Au Québec, on s’attarde beaucoup au rythme, beaucoup moins aux paroles comme le font les Français», compare le jeune compositeur. Ses paroles ont su toucher le public dès sa montée sur la scène du Lion d’Or.
Les derniers, mais non les moindres
Guitariste pour trois différents groupes avec lesquels il s’est produit sur des scènes aussi importantes que le Centre Bell ou le festival South by Southwest aux États Unis, Vincent Appelby en a beaucoup derrière sa cravate de cowboy. Tout droit sortis d’un western, ses doigts glissent sur sa guitare et créent un heureux mélange de rock et de folk américain des années 1970. Malgré ses nombreux contacts, il s’y est pris à deux reprises pour finalement fouler les planches du Cabaret du Lion d’Or. «J’étais en pleine période d’écriture la première fois, j’avais surtout des maquettes. Aujourd’hui, c’est bien différent», avoue-t-il. En pleine possession de ses pièces finement ficelées, Vincent Appelby et ses musiciens ont offert une prestation des plus solides. Les pièces qu’ils ont interprétées auraient toutes pu passer sur les ondes d’une grande radio de par l’aisance avec laquelle elles sortaient de leurs instruments.
Sorte d’exutoire, les morceaux racontent sa vie, ses peines d’amours, et la langue qui porte ses paroles y est pour quelque chose. «Les mots en français me venaient instinctivement. Écrire en anglais lorsque j’étais avec les autres bands ne m’était pas aussi facile», confie Vincent.
C’est finalement Nicolet qui est sorti grand vainqueur de ce premier tour des éliminations de la 20e édition des Francouvertes. Miss Sassoeur & les Sassys, Sarahmé et Guillaume Mansour Expérience seront les prochains à s’affronter le 22 février prochain sur la scène du Cabaret du Lion d’Or.
Photo : Jean-François Leblanc
Laisser un commentaire