L’Ukraine, un pays si loin, une situation qui semble si complexe pour nous. Sur 44 millions d’habitants, environ sept millions dans l’Est qui n’acceptent pas d’être séparés de la Russie. Ensuite, il y a la Crimée, territoire donné à l’Ukraine il y a quelques décennies, mais est maintenant revendiqué par l’État russe. Il est aujourd’hui occupé par l’armée du président Poutine. Finalement, il y a quelques radicaux des deux côtés, une guerre civile qui fait rage. Quel bordel!
Même s’il est difficile de comprendre les enjeux de l’Ukraine moderne, il est possible d’en entendre les échos, et ils sont beaux ces échos, voire grandioses. Je fais référence ici à l’audacieuse musique du groupe ukrainien DakhaBrakha (ДахаБраха). Signifiant «donner/ prendre» DakhaBrakha existe depuis une dizaine d’années. Sa musique est à l’image des manifestations de la place Maïdan en 2013, celles qui ont poussé le président Ianoukovytch à s’évader en Russie: elle mélange tradi- tion et innovation.
Le quatuor compose peu et adapte principalement de vieux chants rituels avec des rythmes et des mélodies différentes. C’est littéralement à couper le souffle. On y retrouve les instruments traditionnels et la polyphonie typique des chants ukrainiens, mélangés à des rythmes de danse et de hip-hop. Lors de leur concert à Montréal, en novembre dernier, le chanteur, Marko Halanevych, était revenu avec un drapeau ukrainien sur le dos et avait présenté un signe de peace à la foule, vêtu de son habit traditionnel avec une grande coiffe à la Marge Simpson sur la tête.
En plus de jouer une musique exceptionnelle, le groupe revendique une identité ukrainienne et pourrait être perçu dans quelques années comme l’un des symboles de l’Ukraine moderne. Même si vous vous sentez bien loin de tout ce qui se passe en Ukraine, le groupe frappe là où le bât blesse. «Les problèmes en Ukraine sont les problèmes du monde entier», a affirmé Marko Halanevych en entrevue.
Colin Côté-Paulette
Chef de pupitre Culture
culturemontrealcampus@gmail.com
Twitter: @colinctpaulette
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