Klô Pelgag: entre poésie et carnavalerie

Une salle comble attendait Klô Pelgag lors de sa rentrée montréalaise, quelques semaines après le lancement de son premier album, L’alchimie des monstres. Dans une mise en scène signée Dave St-Pierre, c’est avec l’aide de lite-brite et d’un ange moustachu qu’ils ont adapté pour la scène son premier opus.

Jamais le Lion d’Or n’avait connu tel décor; rien n’a été mis de côté pour imager les riches paroles de cette jeune artiste de 23 ans. Les comparaisons avec l’univers de Boris Vian, tant au niveau des textes qu’au niveau de la mise en scène, sont difficiles à éviter. Klô Pelgag, telle une exploratrice, a fait son entrée sur scène sous les notes du thème de Fort Boyard. Armée d’un fusil à eau, elle a immédiatement donné le ton de la soirée.

Il y avait tellement d’éléments de décors que la scène aurait bien pu défoncer.  Un volcan fabriqué de papier d’aluminium côtoyait des plaines de gazons, sans oublier un gorille qui se baladait dans la foule. Ces divers ingrédients, bien que nombreux, étaient toutefois bien maîtrisés, et restaient au service de la musique. Seul bémol, un tour de magie effectué par son batteur a ralentit le rythme du spectacle et n’était franchement pas nécessaire. La musicienne, doté d’une remarquable aisance et d’un humour absurde fortement maîtrisé, n’a pas besoin de cette longueur pour ajouter de la magie à la soirée, sa présence suffit largement.

Klô Pelgag amène la chanson française à un autre niveau. Elle met son timbre de voix chaleureux et puissant au service de ses textes. « Désorganisée, désorganisée. Elle est partie en leucémie. Elle m’a laissé tous ses livres, elle est partie vivre à Chimiothérapie, à Chimiothérapie. C’est un nouveau pays. » Grâce à la musique du « Caline de bine band », empruntant parfois l’apparence de hamsters, l’ambiance est toujours festive et met un sourire sur le visage de tous les spectateurs.

Klô Pelgag est prête pour le stand-up comique, mais heureusement pour nous, elle a choisi la musique. Quelques mois à peine seront nécessaires afin de convaincre la province de l’existence de L’alchimie des monstres, son tout premier album.

Crédit photo: Jean-Philippe Proulx

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