L’UQAM et l’AFESH à couteaux tirés

La tension a monté d’un cran mercredi dernier à l’UQAM. Une manifestation a eu lieu à l’intérieur et à l’extérieur des murs de l’Université pour dénoncer la fermeture d’une section du deuxième étage du Pavillon Hubert-Aquin abritant le Café Aquin et plusieurs locaux associatifs.

La controverse fait rage autour des graffitis peints sur les murs du pavillon Hubert-Aquin le 21 novembre dernier. L’UQAM tient l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) responsable pour ce qu’elle qualifie d’«actes de vandalisme» et affirme dans un courriel adressé au conseil exécutif de l’Association vouloir lui refiler la note une fois les travaux complétés. Cela s’ajoute aux tensions soulevées par l’enceinte de chantier érigée autour de la zone de travaux. Trois murs temporaires bloquent depuis le 21 décembre l’accès au Café Aquin ainsi qu’aux locaux de près d’une quinzaine d’associations étudiantes modulaires de sciences humaines et de science politique.

Pour la directrice du service des communications de l’UQAM, Jennifer Desrochers, la situation des graffitis au pavillon Hubert-Aquin était devenue insupportable aux yeux de l’UQAM. «Il y a eu des débordements. C’était lourd, intimidant, indigne d’une université. Toute la signalisation des salles de classe a été complètement barbouillée. On pouvait lire des messages haineux qui visaient des individus.»

Du côté de l’AFESH, on dénonce ce qu’on considère être une décision arbitraire et unilatérale de la part de l’UQAM. «On a rien su avant que les murs ne soient érigés», affirme le secrétaire aux finances de l’AFESH, Benjamin Gingras. Jennifer Desrochers affirme toutefois qu’un courriel a été envoyé aux associations étudiantes deux jours avant la construction des barrières pour les avertir que l’accès à leurs locaux allait être restreint, ce que dément Benjamin Gingras. «Qu’on se fasse imposer la fermeture de nos locaux, qu’on se fasse imposer un ghetto à l’intérieur de notre université, qui est notre milieu de vie, c’est selon nous un acte de violence institutionnelle», dénonce-t-il.

L’AFESH réfute également les accusations voulant qu’elle soit responsable des graffitis. Selon l’UQAM, l’Association aurait publicisé un «bal masqué» pendant lequel les actes de vandalisme auraient été perpétrés. Un ex-membre de l’exécutif, Frank Lévesque-Nicol, aurait été aperçu avec des contenants de peinture, ce qu’il a par la suite nié. «L’AFESH n’a aucun lien avec l’événement qui a eu lieu le 21 novembre, à savoir le “fuck de gros bal masqué”. Nous l’avons publicisé, mais pas organisé, rétorque Benjamin Gingras. Peut-être qu’il y a eu des pots de peinture dans nos locaux, mais il y avait un atelier de création de bannières et d’affiches au même moment. Nous ne filtrons pas les gens qui entrent dans les locaux des associations. Nous ne sommes pas là pour jouer à la police.» L’AFESH n’écarte aucune option pour se défendre. «Il est absolument hors de question pour nous de payer ça et s’il faut aller devant les tribunaux pour nous défendre, nous somment prêts à le faire», déclare Benjamin Gingras.

Aucune accusation formelle n’a pour l’instant été déposée, mais l’AFESH entend poursuivre ses moyens de pression. La Commission des études a depuis recommandé la réouverture des zones fermées pour les travaux. La présence de caméras de surveillance supplémentaires sera également reconsidérée.

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