Flight ou comment devenir libre

Flight raconte l’histoire du commandant Whip Whitaker, qui a évité un écrasement d’avion en effectuant une manoeuvre spectaculaire (regardez la bandeannonce, vous comprendrez). Un bris mécanique est à l’origine de l’accident. Cependant, Whip avait consommé de l’alcool et de la cocaïne avant le vol. Après cette épreuve qui, bien sûr, fait de lui un héros national, il est bien décidé à en finir avec son alcoolisme. Il rencontrera sur son parcours Nicole, une toxicomane en pleine rédemption. Robert Zemeckis, le réalisateur de Cast Away et Forrest Gump, signe ici un retour aux sources, après dix années de films d’animation. Inutile de préciser que la scène de l’écrasement d’avion vaut son pesant d’or.

Denzel Washington qui, on le sait, a toujours été attiré par les personnages complexes, a pour sa part trouvé un défi à la portée de son talent. Écrit par John Gatins, lui-même ex-alcoolique devenu sobre, cette oeuvre est en fait le très long processus vers l’acceptation d’une dépendance. Paradoxalement à l’histoire, le film est construit avec un ton sobre. La mise en scène est en effet tout à fait propre, maîtrisée et sans artifice. Le jeu de Denzel Washington reste lui-aussi toujours dans la subtilité. Ç’aurait été facile de jouer grossièrement l’homme qui a bu. Fidèle à luimême, l’acteur de 58 ans donne toutefois une authenticité désarmante à son personnage.

Kelly Reilly incarne avec juste ce qu’il faut d’émotion et d’innocence l’ex-héroïnomane dont Whip tombe amoureux. John Goodman et Don Cheadle ajoutent le sel et le poivre à cette fiction américaine qui, on ne peut le nier, rappelle à notre souvenir l’histoire du commandant Piché. De par l’écrasement évité, bien sûr, mais aussi par le traitement des médias face à un homme tantôt héroïque, tantôt criminel. Cependant, le scénariste a habilement posé des pivots inattendus et originaux qui font filer les 131 minutes du film. D’ailleurs, après cette fin originale, parions que vous vous sentirez plus libre.

Flight, de Robert Zemeckis, à l’affiche depuis le 2 novembre

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