Gérald Larose fait son mea culpa

Le candidat au rectorat de l’UQAM avoue que son curriculum vitae contenait de fausses informations. S’il allègue que la faute est sans conséquence, ses explications ne convainquent pas le professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM Yves Prairie, à l’origine de la polémique.

Yves Prairie et six autres professeurs dénonçaient, dans une lettre, que la Chaire sur l’insertion socio-économique des personnes sans emploi de l’UQAM, dont Gérald Larose se targue d’avoir été le titulaire, n’avait jamais existée. Briguant le rectorat de la même institution, la faute était d’autant plus importante. Le clan Larose assume son erreur. «On savait que le projet n’avait pas le statut de Chaire, plaide le coordonnateur de campagne de Gérald Larose, André Breton. Je n’avais pas remarqué l’erreur, je l’ai laissée passer.» Acculé au pied du mur, le coordonnateur de campagne a même donné sa démission au candidat ce matin, démission que ce dernier a rejetée sans hésiter. «C’est une erreur ; je le reconnais, s’est excusé Gérald Larose. Je n’avais pas fait de curriculum vitae depuis longtemps et quand André s’est occupé de mettre toutes les informations ensemble, il est passé tout droit, et moi aussi.»

Pour Yves Prairie, cette version des faits est peu crédible. «Le milieu académique est extrêmement pointilleux sur ce genre de détails. Ça m’étonnerait qu’il n’ait pas vérifié son C.V.» Le professeur y voit plus qu’une simple erreur. «Je ne connais pas un professeur qui utilise le titre de Chaire, alors qu’il n’en détient pas une. C’est impossible d’ignorer que tu n’es pas vraiment titulaire», s’indigne-t-il.

Même s’il admet ne pas être titulaire de ladite Chaire, Gérald Larose se défend d’avoir monté l’affaire de toutes pièces. Selon lui, la Chaire existe encore, sous la forme d’un fonds rattaché à l’UQAM. Il y a environ 4000$ dans ce compte, directement rattaché à la Chaire, explique-t-il. «Une Chaire, ce n’est pas un compte», rétorque toutefois Yves Prairie.

La lettre écrite par les professeurs de l’UQAM dénonçait la profonde méconnaissance de Gérald Larose de l’institution universitaire, voire du milieu académique lui-même. «Ça fait 13 ans que j’enseigne à l’UQAM. C’est vrai que je ne connais pas tous les arcanes de l’institution, mais je connais la culture uqamienne, soutient Gérald Larose. C’est de la petite politique.»

Yves Prairie se défend de vouloir entacher la candidature de qui que ce soit. Il affirme avoir scruté le parcours des deux candidats à la loupe. «Si j’avais relevé la même chose chez Robert Proulx, j’aurais eu le même malaise.» Il ajoute qu’étant à la tête de l’UQAM, le recteur se doit d’être irréprochable.

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