Un kunstproject qui tombe à plat

L’œuvre d’Althea Thauberger est multidisciplinaire et de par sa variété, elle se rend indéfinissable. C’est exactement le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on visionne Zivildienst ≠ Kunstprojekt, son projet présenté actuellement au Musée d’art contemporain. La projection est le fruit d’une alliance entre Thauberger et huit jeunes Allemands qui plutôt que de faire leur service militaire, ont fait leur service civil en donnant du temps à l’artiste. Le titre du projet est d’ailleurs l’équivalent allemand de service civil ≠ projet artistique.
Difficile de qualifier la projection, car on n’assiste pas à un film, mais à des photos qui sont jouées par les acteurs. On les voit prendre la pose, rester dans une position donnée un certain temps et ensuite, une phrase apparaît, sur fond noir, pour appuyer l’action. On a donc affaire, si on veut simplifier le tout, à un croisement entre film muet et photographie.
Le bémol principal se retrouve sans doute dans le fait que les acteurs ne soient pas professionnels. Un sourire esquissé par un des jeunes hommes alors que la scène est sérieuse ou encore un autre qui peine à rester immobile détournent l’attention du spectateur le moindrement observateur. Le rythme est lent et bien que l’idée du projet soit bonne, il n’en reste pas moins qu’il manque quelque chose: de l’émotion. Un grain d’émotion, une parcelle même, juste un peu. C’est sans doute ce qui ferait la différence entre une salle complètement vide, où même les amateurs d’art n’endurent pas les vingt minutes et une salle sûrement pas pleine, n’en demandons pas trop en matière de succès, il est question d’art visuel, mais au moins, une projection qui créerait un petit engouement. Rester stoïque devant une œuvre, c’est toujours décevant.

Zivildienst ≠ Kunstprojekt, présenté au Musée d’art contemporain de Montréal, du 4 janvier au 19 février 2012.

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