En cercle pour préserver la tradition

En plein centre de Montréal, un petit groupe d’uqamiens préserve à sa façon les traditions et les valeurs autochtones. Malgré un manque de visibilité et un faible financement, le Cercle des Premières Nations (CPN) de l’UQAM est bien vivant.

Le CPN est voué au soutien des étudiants autochtones en milieu urbain. Hors de leur réserve, de leur village ou de leur région natale, les étudiants autochtones éprouvent parfois de la difficulté à prendre racine dans la jungle urbaine qu’est Montréal. «Pour ceux qui arrivent des réserves, l’adaptation est plus difficile», explique Marc Saindon, trésorier du CPN de descendance innue. Selon lui, le profil-type de l’étudiant autochtone est caractérisé par de jeunes parents qui retournent aux études vers la fin de la vingtaine. La plupart viennent directement du secondaire.

Les services pour l’intégration des étudiants autochtones francophones sont rares en milieu scolaire. «Si on était considéré comme des étudiants étrangers, on aurait plus de services», déplore Marc Saindon. À son avis, les services accordés aux étudiants fréquentant des universités anglophones sont beaucoup plus développés. «McGill et Concordia ont des programmes plus complets pour supporter les étudiants autochtones», explique Éric Pouliot, un étudiant qui fait partie du Cercle et qui est lui aussi de descendance innue. Des organismes comme le projet Autochtones du Québec et le Centre d’amitié autochtone de Montréal offriraient des services presque uniquement en anglais. «Il y a un manque dans le support social des communautés autochtones francophones en général.»

Le manque de ressources financières empêche le CPN de faire beaucoup de publicité. «J’ai appris l’existence du Cercle par une amie de la communauté de ma mère», souligne Éric Pouliot. Comme quoi la tradition orale perdure même en ville, car c’est le bouche-à-oreille qui répand l’existence du centre au sein des communautés. «On serait probablement plus nombreux si l’UQAM nous donnait un coup de main», déplore Marc Saindon. Il aimerait qu’un système automatisé soit mis en place pour indiquer l’existence du centre aux étudiants autochtones dès leur inscription, le statut d’amérindien étant une case à cocher dans le formulaire d’inscription.

En attendant, divers projets – tels que des spectacles, des conférences et des expositions – sont mis de l’avant pour réunir la communauté autochtone et promouvoir sa culture.«La façon la plus efficace pour entrer en contact avec eux, c’est d’organiser des activités», explique le coordonnateur de l’organisme, Gustavo Zamora Jiménez, un Métis originaire du village de Puebla au Mexique. Tout comme lui, les Autochtones d’ailleurs et les non-Autochtones sont les bienvenus dans le Cercle. «Le sentiment de faire partie des Premières nations va au-delà des frontières», souligne Marc Saindon.

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