Inspirée par un séjour dans le midi de la France, Réjeanne Lizotte décide de se lancer dans le projet Humeurs du trafic, exposé présentement à l’Atelier B.R.I.C. (Baird Racine Interventions Contextuelles) situé dans l’édifice Belgo.
Se voulant une réflexion sur l’automobile et les problèmes de circulation, le projet est, d’abord et avant tout, un questionnement sur la condition humaine en milieu urbain. Humeurs du trafic s’inscrit dans la lignée habituelle des projets du B.R.I.C., qui abrite généralement des projets en lien avec l’architecture et l’urbanisme.
Lizotte marie l’acrylique et le monotype, une forme d’estampe, pour transmettre dans son œuvre cette répétition qu’est la routine d’un automobiliste. Dans la même optique, la présence persistante du cercle dans les peintures crée une redondance qui colle bien au thème.
Elle ne réinvente pas la roue dans le domaine artistique, son œuvre rappelant parfois celle de Piet Mondrian. L’utilisation de lignes entrecroisées pour évoquer un lieu donné est la signature de Mondrian et Lizotte en fait elle aussi un motif fétiche.
Cette géométrie est d’ailleurs au cœur de l’exposition, qui joue abondamment sur les oppositions entre rondeur et angulosité. Le cercle, symbole des ronds-points français et les rectangles, symbole des voitures ou encore des rues, se côtoient pour créer une œuvre achevée. On croirait presque à un plan de la ville quand on regarde certaines peintures, alors que d’autres sont quasi stellaires, le cercle prenant l’apparence tantôt de la lune, tantôt du soleil.
Le travail de Réjeanne Lizotte est bien fait, sans être remarquable. Il est certain qu’elle ne révolutionne pas l’art contemporain. Par contre, son œuvre, plutôt abstraite, a le mérite d’être honnête et certainement accessible à tous.
Humeurs du trafic, de Réjeanne Lizotte, à l’Atelier B.R.I.C. jusqu’au 27 octobre 2011.
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