«L’Université? Ah! Profitez-en, ce sont les plus belles années de votre vie!» Ces oncles, amis de la famille ou quidams, éternels nostalgiques, aiment bien nous rappeler ce credo éculé. Et nous, saturés de travaux et d’études, de hocher nonchalamment de la tête. «Oui, oui, bien sûr.» Dans le tourbillon de notre vie d’universitaire, où nous jonglons sans cesse avec les études, le travail, la vie sociale et tout le reste, pas facile de se dire que nous sommes – maintenant, en ce moment même – en train de vivre nos plus belles années.
Après trois ans de dur (hum… hum…) labeur, je suis bachelier. Déjà, à mesure que je remets mes derniers travaux, je sens mes souvenirs s’éroder. «Finalement, ce n’était pas si pire que ça, le bac. Ça a passé vite.» Voilà. Le premier pas est mis dans l’engrenage. Dans cinq ans top chrono, je regarderai, sourire en coin, les jeunots universitaires – souvenirs de partys et de délire en tête –, et leur dirai à quel point ils vivent des années privilégiées. Les rushs de fin de session? Supprimés de ma mémoire. Les interminables recherches? Enfouies dans mon subconscient. Après ces centaines d’heures (milliers pour certains!) à bûcher, se fendre en quatre, procrastiner – Facebook, c’est à toi que je parle –, s’investir corps et âme dans nos études et tous nos projets, que reste-t-il de nos années à l’Université?
Pour certains, ce sont ces quelques semaines de grève générale illimitée, où, le temps d’un moment, pancartes à la main, ils ont cru participer à quelque chose de plus grand qu’eux. Pour d’autres, ce sont les heures passées après les cours, devant une bière, avec leur gang de leur cohorte ou leur équipe des Citadins.
Pour moi? Lorsque je vais perpétuer la tradition, je n’aurai qu’une chose en tête: ces heures, ces soirées, ces matins à faire ce journal, cafés et beignes compris, avec toujours cette volonté un peu folle d’avoir un impact sur l’UQAM et sur vous, ô (in)fidèles lecteurs.
Longue vie au Montréal Campus!
Louis-Samuel Perron
Chef de pupitre UQAM
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